C’est en 2010 que Stéphane Hallaire souhaite donner un autre sens à sa vie professionnelle en créant une entreprise d’intérêt général. À son retour d’un voyage au Sénégal, lors duquel il visite un projet de reforestation et découvre les enjeux derrière cette démarche, le déclic s’opère. Il se lance avec la création de Reforest’Action, avec comme objectif que chacun puisse contribuer et/ou lancer des projets de reforestation pour le bien de la planète.
Les forêts représentent en effet des puits de carbone extrêmement efficaces pour contenir le réchauffement climatique. Elles sont également le lieu de vie privilégié de la biodiversité. Leur préservation est donc essentielle pour le fonctionnement des écosystèmes dont nous faisons partie.
Pourtant, toutes les régions de la planète sont aujourd’hui touchées par une déforestation intensive liée à l’activité humaine. Parmi les causes de la déforestation se trouve d’abord l’agriculture. D’après le rapport sur l’État mondial des forêts de la FAO de 2016, environ 80% de la déforestation est imputable à l’agriculture. Les activités humaines liées à la construction d’infrastructures comme les routes, les activités minières et l’urbanisation sont responsables du reste. Sans compter sur les incendies massifs dont la fréquence et l’intensité augmente au fur et à mesure qu’augmente le réchauffement de la planète.
Reforest’Action, un accélérateur d’entreprise de la reforestation
Depuis les années 2010, les initiatives citoyennes et privées se sont multipliées pour tenter de limiter la déforestation, et dans une moindre mesure la compenser en replantant. C’est ainsi que sont nées des entreprises comme EcoTree, Pur Project ou Ecosia… et donc Reforest’Action.
« Notre vocation, c’est d’agir partout dans le monde et à grande échelle. On veut créer une génération d’entrepreneurs de la reforestation. C’est-à-dire de permettre à un grand nombre de personnes de créer leur propre activité professionnelle via la reforestation. On leur apporte des connaissances et outils pour se former et puis un soutien et des financements, car la démarche économique est importante dans la reforestation. » explique Stéphane Hallaire au sujet de son entreprise.
Concrètement, ce sont des porteurs de projets locaux, comme des entreprises, des coopératives ou des ONGs, qui ont recours à Reforest’Action pour des projets de reforestation. Cette dernière apporte son expertise et son soutien durant la phase technique puis suit le projet pendant plusieurs années – de 5 à 30 ans – pour s’assurer de son bon déroulé. Parallèlement, l’implémentation se fait par les porteurs de projets.
En 10 ans, l’entreprise a déjà permis la plantation de 17 millions d’arbres à travers le monde, dont 7 millions rien que l’année dernière. Ce qui met en évidence une accélération considérable ces dernières années. Elle agit via le soutien financier de 3 000 entreprises et 300 000 citoyens qui plantent notamment des arbres sur le site internet de l’entreprise dédié au « crowdplanting » ou reforestation participative.
Ne pas perdre de vue les enjeux socio-économiques des territoires
Reforest’Action mène une diversité de types de projets de reforestation partout dans le monde. Elle est ainsi capable de soutenir et de suivre des projets en forêts tempérées ou tropicales, en agroforesterie, mais aussi pour les mangroves et les forêts urbaines. Cependant, avant de faire l’objet d’un soutien, les projets sont sélectionnés et doivent respecter certaines conditions.
Les projets doivent d’abord préserver voire renforcer la biodiversité locale, s’appuyer sur des acteurs locaux sérieux et être suivi pendant plusieurs années, le nombre étant défini selon la typologie de la forêt. Les projets doivent aussi intégrer plusieurs essences d’arbres. Dans un souci de renforcement de la biodiversité et de résilience du projet, notamment face aux phénomènes climatiques. Dans ces cas-là, la diversification des essences d’arbres est un atout pour préserver au mieux la forêt et l’aider à résister aux phénomènes de sécheresse par exemple, puisque certains arbres sont plus résistants que d’autres.
« L’idée c’est aussi de créer un cercle vertueux de richesse. On aide à la restauration des forêts en créant de la richesse et ces nouvelles richesses vont permettre la continuité des restaurations. Le but c’est aussi de créer de la richesse durable pour les populations locales. Par exemple avec des arbres fruitiers, dont les fruits peuvent être utilisés et commercialisés et les revenus reviendront aux populations locales« , ajoute Stéphane Hallaire.
Sensibiliser les acteurs aux comportements vertueux
L’entreprise met à disposition de tou.te.s citoyen.nes intéressé.e.s un guide de sensibilisation qui permet de comprendre la déforestation et d’agir pour la limiter, notamment à travers la modification de nos comportements alimentaires. Par exemple, le guide nous indique qu’il faudrait manger moins de viande de boeuf, les produits contenant de l’huile de palme ou prêter attention au papier et bois que nous achetons.
À côté de cela, Reforest’Action travaille, à l’échelle européenne et même mondiale, auprès des institutions pour promouvoir la restauration forestière et la protection des espaces existants. Cela a débouché en mars 2021 sur la première édition du Global Forest Summit qui a réuni de nombreux acteurs de la reforestation, des représentants de l’ONU, de la Commission Européenne, des membres de gouvernements, ONGs et activistes du climat et autres membres de communautés autochtones.
Actuellement, l’entreprise, par le biais de son dirigeant, se réjouit de l’accélération de la demande et de l’intérêt nouveau porté par de plus en plus d’acteurs et d’entrepreneurs, notamment depuis la COP21 et les manifestations pour le climat. À terme, elle souhaite développer de nouveaux projets, toujours plus nombreux et efficaces afin d’avoir un réel impact sur le futur de la planète et de la biodiversité.