Selon le National Geographic Society, alors que la plupart des femmes ont leurs règles pendant 40 ans, à raison d’environ 5 jours par mois, elles utilisent entre 5 000 et 15 000 serviettes et tampons jetables dans leur vie. Un chiffre vertigineux d’autant plus quand on sait l’impact écologique et économique induit par ces produits.
Chaque année en France, ce sont donc 2 milliards de protections hygiéniques qui sont jetées et qui vont mettre environ 500 ans à se décomposer. Sans compter le fait qu’elles soient majoritairement en coton, une culture qui demande pour sa culture entre 7 000 et 29 000 litres d’eau par kilo. De grandes quantités de plastiques sont aussi concernées car on en retrouve dans les applicateurs, dans les emballages et même parfois dans la partie absorbante… Le tout pour un produit qui va être utilisé seulement quelques heures avant d’être jeté.
De plus, comme l’a révélé une enquête de l’association 60 millions de consommateurs, il n’est pas rare de retrouver des résidus de pesticides dans les protections hygiéniques jetables, notamment du glyphosate, mais aussi des perturbateurs endocriniens. Sans parler que certaines sont aussi blanchies au chlore.
Enfin, ces protections hygiéniques jetables représentent aussi un poids économique non négligeable pour les femmes. Le Monde estime par exemple un coût moyen de 7,50 euros par cycle en prenant notamment en compte le prix des anti-douleurs en plus des protections. En considérant qu’une femme a en moyenne 500 fois ses règles au cours de sa vie cela équivaut à la somme de 3 750 euros et ce chiffre s’élève à 5 000€ si on prend d’autres dépenses en considération comme les visites annuelles chez le gynécologue. Ainsi, selon l’Ifop en 2019, 1,7 million de femmes seraient concernées en France par la précarité menstruelle dont majoritairement des travailleuses précaires, des étudiantes et des sans abris.
C’est pour répondre à ces enjeux environnementaux et sociétaux qu’on voit ces dernières années de plus en plus d’entreprises proposer des alternatives réutilisables et durables à ces protections jetables : Cup, culottes, serviettes lavables… tour d’horizon de ces entreprises qui proposent des solutions pour en finir avec le jetable.
La Minette, une culotte menstruelle lavable et réutilisable
La Minette est une marque bretonne qui propose des culottes menstruelles made in France, lavables et réutilisables pendant des années. Elles sont faites à partir de coton biologique, sans produits toxiques et leur packaging est 100% biodégradable.
Alors que plusieurs autres marques proposent des culottes menstruelles avec comme matière absorbante le bambou, La Minette a fait le choix de l’eucalyptus afin de réduire son impact environnemental car c’est une matière peu énergivore comparé au bambou qui contribue grandement à la déforestation et demande une grande quantité d’eau pour sa culture.
Dans ma culotte, une serviette lavable réutilisable 200 fois
Dans ma culotte est une marque normande qui propose différentes protections périodiques durables, dont des serviettes hygiéniques lavables. Selon la marque, ces serviettes peuvent être réutilisées environ 200 fois.
Dans ma culotte s’engage aussi dans la lutte contre le précarité menstruelle. La marque a déjà distribué 20 000 protections périodiques lavables auprès de 20 universités et associations étudiantes. Elle en a aussi donné 5 000 à des associations qui les distribuent ensuite à des femmes sans abris ou en situation de précarité menstruelle. D’ici 2024, elle a pour objectif de distribuer 40 000 protections.
Louloucup, une cup menstruelle 100% made in France
Louloucup est une entreprise qui commercialise une cup menstruelle 100% made in France. Elle est fabriquée en silicone médical qui est un matériau hypoallergénique à haute tolérance et qui permet donc d’éviter tout désagrément.
La marque propose deux tailles différentes en fonction des flux de chacune. Avec une durée de vie de 5 ans environ, la cup peut être réutilisée chaque jour après avoir été nettoyée à l’eau chaude. Une fois mise en place elle peut se faire oublier pendant 8 heures et peut ainsi être portée la nuit comme le jour et même pour faire du sport.
Claricup, une cup menstruelle antimicrobienne
Le laboratoire Claripharm, spécialiste de l’hygiène intime, a développé la première cup menstruelle brevetée en silicone antimicrobien avec une incrustation de microparticules d’argent pour une sécurité sanitaire supplémentaire. Elle est garantie sans composants chimiques ni perturbateurs endocriniens.
4 tailles différentes sont disponibles afin de proposer une alternative aux protections périodiques jetables aussi bien aux adolescentes qu’aux femmes qui viennent d’accoucher. Selon Claripharm, pour un cycle de 40 ans, une femme utilisera en moyenne 8 cups ce qui représente 68 euros dépensés dans ses protections hygiéniques contre 8 650 euros si elle avait acheté 12 000 tampons jetables durant ces 40 années.
Petites Culottées, le premier maillot de bain menstruel
Petites Culottés est l’une des premières marques françaises à avoir commercialisé des culottes menstruelles en 2018. La marque engagée dans une production Made in France porte une attention toute particulière aux matières utilisées dans la conception de ses culottes.
Entre coton biologique, dentelle Noyon-Calais, broderie Leveaux, chaque pièce est cousue à la main afin de proposer des culottes de qualité et durables. Et, pour réduire d’autant plus son impact environnemental, la marque optimise sa production grâce à un système de pré-commandes qui vient déclencher la fabrication des produits. Enfin, Petites Culottées s’est aussi distinguée en ayant proposé le premier maillot de bain menstruel et recyclé, fait à partir de déchets de la mer tels que les filets de pêche.
ImseVimse, des tampons en tissu lavables et réutilisables
ImseVimse est une entreprise suédoise qui vend depuis 1988 des produits réutilisables respectueux de la santé et de l’environnement. Outre son ancienneté, ImseVimse se démarque en commercialisant des tampons lavables et réutilisables, protections hygiéniques durables encore rares sur le marché.
Ces tampons en tissu sont faits entièrement en coton biologique et s’utilisent de la même façon que des tampons jetables à l’exception près qu’ils doivent se rouler avant d’être utilisés et qu’ils sont garantis 10 ans.
Jho, un abonnement pour des tampons en coton biologique
Et pour celles qui ne sont pas prêtes à passer le cap, vous pouvez toujours vous tourner vers des protections jetables biologiques. Jho est une startup nantaise qui commercialise depuis 2018 des tampons fait uniquement à partir de coton biologique certifiés GOTS, garantis sans plastique, sans parfum et sans blanchiment au chlore.
L’entreprise propose à ses 50 000 clientes une livraison régulière sous forme d’abonnement, avec une fréquence adaptée aux besoins de chacune ou un service plus classique de commande à l’unité. Enfin, 2% de leur chiffre d’affaire est reversé à des ONG qui œuvrent pour des femmes en situation de précarité à travers le monde.
👉 Notre article sur Jho
👉 Leur site internet
Fava, la box personnalisable de protections intimes
Fava propose une box de protections intimes, personnalisable dans le sens où le choix est laissé pour le composition de la box. Elle propose des assortiments de produits adaptés aux cycles de leurs clientes. Fava c’est aussi une offre professionnelle qui permet la distribution des protections intimes directement dans les établissements, publics ou privés.
Distributeurs muraux ou sachets de protections, avec cette offre, Fava veut lutter contre l’inconfort et le stress des femmes qui peuvent survenir lorsqu’elles n’ont pas de protections hygiéniques à disposition dans les lieux publics ou privés. C’est aussi un moyen de lutter contre la précarité menstruelle car, pour chaque installation, Fava Pro fait une donation de produits hygiéniques à l’association Féminité Sans Abri.
