Un pneu – ou pneumatique pour sa forme officielle – est une composé de gomme de caoutchouc, d’acier, de textiles et de divers éléments permettant de renforcer sa résistance et son adhérence.
En 2016, sur le territoire français, ce sont près de 52 millions de pneumatiques – toutes catégories confondues – qui ont été mis sur le marché. Cela représente la coquette somme de 504 025 tonnes de pneus venant équiper nos voitures, camions, scooters et autres véhicules. Un chiffre en augmentation par rapport aux années précédentes.
Le pneu a t’il un impact néfaste sur l’environnement ?
A vrai dire, le taux de collecte des pneus est remarquable (99 % en 2016) puisque leur mise en décharge est interdite et que les constructeurs ont l’obligation de les récupérer.
Par ailleurs, leur recyclage est intéressant : 45% des pneus usagés sont réutilisés en valorisation énergétique (ils deviennent un combustible pour les cimenteries). 30% sont réutilisés pour construire des revêtements d’aire de jeux ou de terrains de sport. 18% sont rechapés (c’est à dire qu’on remplace la bande de roulement afin qu’ils puissent équiper de nouveaux véhicules).
Cependant, la fabrication des pneus n’est pas un processus avare en ressources naturelles ni une activité réellement « green » à l’heure actuelle. De plus, la collecte des pneus par les fabricants leur coûte de l’argent et leurs produits sont trop peu réutilisables. Concevoir des pneumatiques plus durables et davantage recyclables est donc autant un argument de vente à destination d’un public soucieux de l’environnement qu’un calcul économique.
Alors que l’industrie automobile est bousculée par l’arrivée de nouveaux entrants comme la marque Tesla du célèbre entrepreneur Elon Musk et que véhicules électriques ou véhicules autonomes font fantasmer les consommateurs ; se renouveler autour des notions de sécurité et d’environnement s’avèrent une nécessité.
Le pneu du futur sera imprimé en 3D, durable et biodégradable
Ainsi, Michelin présentait l’année dernière le projet Vision Concept. Un pneumatique nouvelle génération dont la structure est inspirée du corail. Toujours composé de caoutchouc, sa structure est aussi faite de matières entièrement biodégradables ou recyclables : Papier, Bambou, Aluminium ou écorces d’oranges. Enfin, les bandes de roulement sont imprimées en 3D et, lorsque le taux d’usure du pneu est trop important, elles peuvent ainsi être réimprimées tandis que les anciennes bandes sont recyclées. Chez Michelin, cela s’appelle la stratégie 4R : Réduire, Réutiliser, Renouveler, Recycler.
Autre grand nom du pneumatique, le concurrent Goodyear proposait lui aussi début 2018 son projet de pneu futuriste, baptisé Oxygene. Egalement imprimé en 3D, Oxygene est un pneu dont la structure serait doté d’une partie creuse composée de mousse.
Quel intérêt ? D’un point de vue sécurité, d’abord, la mousse absorbe l’humidité de la route afin de garantir une meilleure adhérence. D’autre part, d’un point de vue environnemental, la magie de la nature fait que cette humidité récupérée permet à la mousse d’enclencher un mécanisme de phostosynthèse qui transforme le CO2 – que la mousse absorbe également – en oxygène. Pour les ingénieurs de chez Goodyear, ce pneu en mousse aurait ainsi la vertu de « nettoyer » l’air.
Quand on sait qu’en ville, ce sont les voitures qui sont la principale source de pollution de l’air, la solution peut séduire comme faire sourire. Mais, au moins, les constructeurs semblent avoir pris le sujet environnemental à bras le corps.