La Caisse centrale de réassurance (CCR) a publié ce mardi une évaluation provisoire du coût des dégâts engendrés par la sécheresse sur les infrastructures en France au cours de l’année 2023. Elle estime que, cette année, la sécheresse devrait coûter 900 millions d’euros aux assureurs, chiffre probable sur une fourchette allant de 750 millions d’euros à 1 milliard d’euros.

Sans surprise, les dommages constatés sont principalement attribuables au phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA), provoqué par des variations de terrain dues à l’alternance de périodes de précipitations et de sécheresse, engendrant une fragilité des résidences individuelles. En France on estime que 10,4 millions de maisons, soit 54 % du total, sont en zone d’exposition moyenne ou forte à ce phénomène.

La sécheresse 2023 coûtera cependant moins cher à l’économie française que l’année dernière, où un record avait été enregistré à 3,5 milliards d’euros. Néanmoins, ces chiffres illustrent l’impact significatif du changement climatique sur les coûts associés à la préservation des infrastructures et mettent en évidence l’urgence qu’il y a à prendre des mesures d’adaptation et d’atténuation. Les assureurs français réfléchissent d’ailleurs à plusieurs méthodes pour réduire l’impact des retraits-gonflements des argiles sur les maisons.

La sécheresse coûtera environ 1,5 milliards d’euros chaque année

Le coût estimé cette année est également inférieur au coût moyen attendu par la CCR dans les années à venir. En se basant sur les scénarios du Giec, l’organisation estime en effet que les sécheresses coûteront aux assureurs environ 1,5 milliard d’euros chaque année.

Un montant qui correspond peu ou prou à celle de France Assureurs, la fédération professionnelle du secteur, qui estime que les sécheresses coûteront 43 milliards d’euros pour la période 2020-2050. C’est trois fois plus que sur les trente années précédentes.

Pour les assureurs, ces montants importants posent la question de l’équilibre financier du régime dédié aux catastrophes naturelles, créé en 1982 et financé principalement par une surprime de 12% sur les contrats d’assurance habitation, ce qui représente en moyenne 25 euros par an et par ménage. Mais face à l’augmentation des problèmes liés au climat, cela pourrait désormais coûter plus cher aux assurés. Cette semaine, le directeur général de France Assureurs, Franck Le Vallois, s’est ainsi prononcé en faveur d’une augmentation à 18% de cette surprime.

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