La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui fixe les ambitions du pays en terme de transition énergétique pour la période 2019-2028 mise notamment sur un développement conséquent de l’électricité verte via le solaire photovoltaïque et l’éolien. L’idée est notamment de multiplier par cinq la capacité photovoltaïque du pays d’ici 2028, et par plus de deux la part de l’éolien. Des projets en matière d’énergies marines renouvelables sont également sur les rails.

Des mesures qui s’inscrivent dans l’objectif fixé par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte dont l’objectif est de porter la part des énergies renouvelables à 32 % en 2030. En 2018, les énergies vertes représentent 16% de la consommation finale brute du pays. Une tendance qui s’accentue notamment grâce aux fournisseurs alternatifs qui émergent et qui proposent à leurs clients une électricité venant de petits producteurs. C’est le cas d’ekWateur, d’Enercoop mais aussi d’un nouveau venu, la start-up Ilek, dont la stratégie est de développer les circuits-courts dans le monde de l’énergie.

Une éolienne derrières des arbres
Le gouvernement français souhaite augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français.


De l’électricité verte par les producteurs locaux

Depuis la fin du monopole d’EDF sur le marché de l’électricité, notre énergie nous est fournie par une quinzaine d’acteurs français et européens qui se chargent de la vente et de la facturation. Les plus connus sont bien sûr EDF, Engie ou encore Direct Energie (racheté par le groupe Total).

Fait plutôt méconnu par le grand public, il existe une multitude de petites entreprises, collectivités voire particuliers qui sont également producteurs d’énergie. Ils sont généralement équipés de panneaux solaire ou de turbines hydrauliques. Et ils réinjectent dans le réseau ce qu’ils ne consomment pas pour leurs besoins.  

Via une plateforme web inspirée des circuits-courts dans l’alimentation, la start-up Ilek souhaite mettre en avant ces petits producteurs afin de favoriser le développement de l’électricité verte dans le pays. L’entreprise connecte ainsi les producteurs locaux avec des consommateurs soucieux d’agir concrètement pour l’environnement. 

Une éolienne entourée de champs
La capacité de l’éolien en France devrait doubler dans les dix prochaines années


Un tiers de confiance pour favoriser l’émergence des énergies renouvelables

Grâce à ce modèle, Ilek favorise ainsi le développement des énergies renouvelables mais permet surtout à des particuliers de soutenir les producteurs de leurs régions. Rassurez-vous cependant, si vous habitez Rouen, vous avez quand même la possibilité d’acheter de l’électricité à un producteur d’Avignon. 

Le but de Julien Chardon lorsqu’il s’est lancé dans cette aventure en 2016, c’est avant tout de développer le modèle du circuit-court dans l’énergie. L’entreprise achète ainsi de l’énergie aux producteurs locaux pour les consommateurs dans une logique de transparence et de traçabilité des couts. Elle se positionne de ce fait en tiers-de-confiance entre les deux parties. Dans ce rôle, l’entreprise facilite grandement les démarches pour changer de fournisseur. Elle évite ainsi au consommateur d’effectuer quelconque démarche ou formalité. Depuis peu, Ilek favorise également l’auto-consommation afin de continuer de développer ce modèle local. 

Aujourd’hui, l’entreprise met en relation les particuliers avec une demi-douzaine de producteurs locaux et compte accroître son modèle dans les années à venir. Elle fait notamment partie des fournisseurs d’électricité verte adoubés par Greenpeace.   

une installation de panneaux solaires
Via une plateforme Web, Ilek souhaite développer la vente d’énergies renouvelables en circuit-court. 


Des énergies renouvelables parfois moins vertes qu’on ne le pense

En effet, l’ONG a récemment publié un rapport sur l’ensembles des offres d’énergies propres recensées en France. Un document qui permet aux consommateurs de s’y retrouver dans la multitude des solutions proposées sur le marché. Sans surprise, Greenpeace pointe du doigt une tendance liée à l’achat de certificat de « garantie d’origine ».  Ces certificats permettent aux producteurs d’attester qu’une quantité équivalente d’électricité renouvelable à celle qui a été vendue au client a bien été injectée dans le réseau d’électricité, en France ou ailleurs en Europe. 

De cette manière, à condition d’avoir acheté un certificat, un fournisseur peut très bien vendre de l’électricité émanant d’une centrale à charbon en la présentant comme de l’électricité verte. Pas vraiment green. Greenpeace pointe ainsi du doigt dans son rapport les grands noms du secteurs (Total, Engie, EDF) ainsi que certains « petits fournisseurs ». Elle attribue cependant un réel crédit à trois fournisseurs français jugés « vraiment verts » : energie d’ici, enercoop et… Ilek.



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