Karma est une start up suédoise engagée dans la réduction du gaspillage alimentaire sur un modèle d’application qui s’inscrit dans une mouvance similaire à ce que propose par exemple Too Good To Go. L’entreprise, installée en France depuis peu annonce aujourd’hui avoir rassemblé des grands acteurs de la Foodtech autour d’une charte d’engagement anti-gaspillage.

Pour rappel, le gaspillage alimentaire en France concerne chaque année environ 10 millions de tonnes de produits consommables. Ce qui, au-delà de l’ineptie sociale et environnementale, est également une aberration économique. l’ADEME estime ainsi le coût du gaspillage alimentaire à 16 milliards d’euros par an. D’où l’importance de pouvoir fédérer le maximum d’acteurs autour de cette cause.

Karma appli anti gaspi


11 acteurs de la Foodtech se rassemblent contre le gaspillage

En ce 16 octobre 2019, journée nationale de la lutte contre le gaspillage alimentaire, Karma annonce donc un partenariat avec 11 acteurs autour d’une charte d’engagement. De grands noms du secteur, à l’image de Frichti, Deliveroo, FoodCheri ou encore Uber Eats, ont ainsi décidé de s’unir afin d’agir de façon concrète sur cette problématique.

« Le secteur de la FoodTech en France est en croissance constante depuis plusieurs années, totalisant en 2018 près de 500 startups. Ces dernières bouleversent les codes de la distribution, comme de la consommation alimentaire. Il nous paraît évident de mettre tout en œuvre pour les intégrer dans une lutte qui demeure trop souvent l’apanage des associations ou des entreprises sociales » précise Alexis Cohen, le DG France de Karma.

Concrètement, cette charte engage les signataires à mettre en place différentes mesures pour mettre en oeuvre et sensibiliser aux bonnes pratiques en matière d’anti-gaspi alimentaire. Cela passe (évidemment) par l’utilisation d’applications comme celle de Karma (mais il en existe d’autres). Les différentes mesures concernent aussi la capacité à mesurer ses impacts environnementaux, à sensibiliser les clients et partenaires à cette problématiques ou encore à mettre en place des actions groupées entre acteurs de la Foodtech.

alimentation restaurant


2/3 du gaspillage alimentaire réalisé hors-domicile

La réduction du gaspillage est aujourd’hui l’un des premiers combats à mener dans le cadre de la transition écologique. Elle figure d’ailleurs comme l’un des piliers du projet de loi sur l’économie circulaire dévoilé récemment par Brune Poirson (et d’ailleurs intitulé Loi Antigaspillage pour une économie circulaire).

En ce qui concerne l’alimentaire, il y a d’abord une question essentielle qui concerne les particuliers. “33% du gaspillage alimentaire est le fait du consommateur » nous rappelle ainsi Lucie Basch, fondatrice de l’application Too Good To Go, qui sort ce mois-ci un guide anti-gaspi pour sensibiliser aux bonnes pratiques à ce sujet. Reste qu’il faut agir sur les 66%. C’est à dire au niveau de la restauration collective, des entreprises et aussi du gaspillage lié aux étapes entre le producteur et le consommateur.

« Nous apprenons depuis 4 ans à gérer un inventaire sans conservateurs qui n’a que quelques heures de durée de vie devant lui. Nos algorithmes pointus nous ont déjà permis de diviser par 6 nos taux de casse et nous ne comptons pas nous arrêter là : nous visons le 0% de gaspillage alimentaire en 2022. » précise par exemple Julia Bijaoui, Co-CEO & Co-fondatrice de Frichti. Depuis quelques années, de jeunes entreprises proposent d’ailleurs des solutions pour limiter le gaspillage lié aux ruptures de chaîne du froid ou encore aux problèmes logistiques.

Avec cette charte d’engagement, Karma et ses partenaires posent un nouveau jalon dans cette lutte. Une initiative qui rappelle, dans une certaine mesure, le Fashion Pact mis en place par les acteurs de la mode récemment. C’est à dire une mise en réseau intelligente qui rassure sur la capacité et la volonté des acteurs de la Foodtech à agir contre le gaspillage… à condition évidemment de dépasser rapidement le stade de la communication.

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