Le marché des cartes cadeau multi-enseignes représente entre 2 milliards et 4 milliards d’euros en France, porté par des acteurs historiques comme Sodexo, qui proposent des cartes valables dans des enseignes telles qu’Amazon, Ikea ou encore Kiabi. Cependant, jusqu’à peu, aucune offre ne proposait de réunir sur une seule carte, ou plateforme, les commerces écologiques et solidaires.
C’est face à ce constat que Séverin Prats eu l’idée de créer éthi’Kdo, une coopérative à but non-lucratif, qui propose la première carte cadeau française regroupant les acteurs de la consommation à impact positif. Ainsi, la coopérative fédère de grandes associations du réemploi solidaire telles que Label Emmaüs ou encore le réseau Envie mais aussi des petits artisans du zéro-déchet, du commerce équitable et du Made in France.
L’idée était de créer notre propre carte cadeau multi-enseignes qui soit aussi qualitative que les autres, car on sait proposer des smartphones, mais des smartphones distribués en France par des personnes en insertion, on sait proposer de la mode mais c’est de la mode éthique.
Séverin Prats, co-fondateur et président d’éthi’Kdo
La carte cadeau de la consommation responsable
Cosmétiques, multimédia, électroménager, mode : éthi’Kdo donne accès aujourd’hui à plus de 2 millions de produits en ligne ainsi qu’à de nombreux produits disponibles dans les commerces de proximité. Celui ou celle qui reçoit la carte peut choisir le cadeau éco-responsable qui lui fait plaisir parmi les centaines de marques et enseignes partenaires de la coopérative.
Depuis son lancement en novembre 2019, la carte cadeau éthi’Kdo a permis de rediriger plus d’1 million d’euros vers les commerces éthiques de proximité, les artisans français et les structures de l’Économie Sociale et Solidaire. Même si encore 90% des achats se dirigent vers le neuf, la carte éthi’Kdo se distingue aussi des autres cartes cadeaux multi-enseigne en pouvant être utilisée dans des commerces de seconde main.
En se donnant pour mission de rassembler les enseignes écologiques et solidaires, la coopérative est devenue le premier émetteur de cartes cadeaux agrée ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale) en novembre 2019. En octobre 2020, elle est aussi devenue une Entreprise à Mission. De quoi chercher à s’inscrire elle-même dans une démarche limitant au maximum son impact environnemental.
Ainsi, les systèmes de la coopérative sont hébergés sur des serveurs OVH alimentés en énergies renouvelables et les cartes physiques éthi’Kdo sont faites sans plastique, uniquement à partir de papier très épais issu de forêts françaises ou espagnoles certifiées, avec de l’encre végétale et une impression et découpe à Paris, à seulement 3km des locaux de la coopérative.
Ethi’Kdo s’associe à DisMoi pour accompagner les internautes vers des alternatives éco-responsables
Pour aller plus loin et sensibiliser encore davantage de monde, la coopérative s’associe avec l’extension de navigateur DisMoi afin d’accompagner les internautes pendant leur navigation et de leur proposer s’ils le souhaitent, des alternatives plus durables aux produits qu’ils sont en train de consulter.
Cette innovation fonctionne comme une sorte de réseau social à contre-courant des algorithmes qui favorisent un marketing intrusif : l’internaute qui utilise DisMoi, peut s’abonner à éthi’Kdo et recevra dans ce cas des messages de la coopérative lorsqu’il cherchera à consommer sur le web et qu’elle sera en mesure de lui proposer des alternatives plus durables.
Alors que la plateforme DisMoi compte à ce jour plus de 5 000 téléchargements, cette collaboration est l’occasion pour éthi’Kdo de poursuivre sa mission de mise en avant des initiatives locales et éco-responsables. De plus, DisMoi fonctionne sans publicité et sans collecte de données. En 2021, la plateforme prévoit une levée de fonds pour financer le développement du service mobile, améliorer l’expérience utilisateur et faciliter les contributions.
La majorité des cartes cadeaux éthi’Kdo sont achetées par des comités d’entreprises pour les offrir à leurs salariés. Notre ambition c’est aussi de transformer ces cartes en outils de la transition écologique mobilisables par les entreprises.
Séverin Prats, co-fondateur et président d’éthi’Kdo
Un outil de transition écologique comme alternative à la surconsommation
Ethi’Kdo vient aussi de lancer son Echoppe de la Transition qui permet de passer d’un modèle traditionnel de carte cadeau basé sur l’achat de produit à un outil de transition écologique. De cette façon, la coopérative lutte contre la surconsommation en proposant aux bénéficiaires de la carte de l’utiliser dans des éco-gestes qui leur permettront d’initier leur transition écologique ou en les orientant vers des dons pour les associations.
Par ailleurs, alors qu’il reste bien souvent un somme marginale sur les cartes cadeaux une fois les achats effectués, la carte éthi’Kdo propose aussi de rediriger ces sommes vers des associations plutôt que de les abandonner. De cette façon, les dons représentent environ 3% des montants des cartes cadeaux.
Ainsi, avec la carte proposée par la coopérative, il est par exemple possible de faire un don à Envol Vert pour financer la plantation d’arbres en Amazonie, de se former à l’agroécologie avec Terre & Humanisme ou encore de calculer son empreinte carbone et de contribuer à la solidarité climatique avec le GERES.
Selon une étude réalisée par la coopérative en décembre 2018, 84% des salariés souhaitent remplacer tout ou partie de leur carte cadeau par une carte valable dans les enseignes engagées dans la consommation responsable. Ainsi, alors que la majorité des cartes cadeaux sont achetées par les comités d’entreprise en vue d’être offerte en fin d’année aux salariés, la coopérative permet non seulement aux particuliers d’initier leur transition écologique à leur rythme mais aussi de contribuer à la politique RSE des entreprises.
Enfin la coopérative permet à tout acteur se reconnaissant dans ses valeurs de devenir sociétaire afin de prendre part aux décisions stratégiques. Aujourd’hui, ce sont les salariés qui sont le plus représentés au sein des sociétaires de la coopérative (42%) suivis de près par les enseignes (38%).