Mendoza est une province située dans l’Ouest de l’Argentine, peuplée par plus d’1,2 millions d’habitants. Adossée à la Cordillère des Andes et limitrophe du Chili, cette province produisait en moyenne 1 400 tonnes de déchets par jour en 2012 et 40% de ces déchets étaient entassés dans des décharges à ciel ouvert. Dans ces décharges, les matériaux étaient ensuite collectés de manière assez informelle pour être recyclés par des travailleurs surnommés « récupérateurs urbains ».
Pour mettre fin à cette situation peu respectueuse de l’environnement et pour favoriser l’inclusion sociale des travailleurs informels du secteur, le gouvernement provincial de Mendoza a lancé en 2019 le « Proyecto de Gestión Integral de Residuos Sólidos Urbanos » (Projet pour la gestion intégrale des résidus solides urbains) ainsi que le relate l’observatoire Climate Chance.
L’objectif affiché de ce plan était ainsi de parvenir à un taux de traitement des déchets solides urbains égal à 100 % dans la zone métropolitaine de Mendoza et de la vallée d’Uco.
Des infrastructures remises à niveau pour un meilleur traitement des déchets
Afin d’atteindre ses objectifs, le Projet pour la gestion intégrale des résidus solides urbains prévoit ainsi 2 axes majeurs. Le premier, sur le plan environnemental, impose la fermeture définitive de l’ensemble des décharges à ciel ouvert ainsi que leur assainissement, puis le recyclage à hauteur de 50% des déchets produits dans la province.
Pour ce faire, les 7 grands centres urbains qui composent la province de Mendoza (et qui produisent à elles seules 70% des déchets de la province) se sont réunis au sein d’un « Consortium intermunicipal pour la gestion intégrale des déchets solides urbains » (COINCE). Grâce à ce Consortium, en 2019, 90% des déchets urbains produits ont été traités au sein de la décharge d’El Borbollón, où un « centre environnemental » doit également être ouvert.
À terme, le centre d’El Borbollón se verra doté d’un système de captation du biogaz généré par la décharge – afin de produire de l’énergie renouvelable grâce aux déchets – et sera également en mesure de séparer les déchets et de les composter. Des stations de transfert seront également installées, dans le but de récupérer et gérer les déchets des villes plus éloignées de la vallée d’Uco ; et une usine de séparation des déchets doit être construite dans la ville de Maipú.
Des « centres verts » ont également été ouverts en parallèle, afin de permettre de trier les matériaux recyclables. Un centre vert a par exemple été ouvert dans la municipalité de Guaymallén, qui repose sur divers sites et centres de collecte.
Un projet à l’origine de créations d’emplois
D’autre part, des conteneurs ont été installés dans différents quartiers de la province afin de recueillir les déchets et plus de 50 entreprises locales se sont engagées à trier les déchets solides afin de les flécher vers les nouvelles infrastructures. Ce projet, qui verra à terme plus de 100 collecteurs de déchets mis en place, a été développé avec le soutien de l’entreprise Danone ainsi que du ministère national du développement social.
La prise en charge de ces centres est assurée par des récupérateurs informels, pour lesquels 1000 emplois sont en train d’être créés. Car le deuxième axe du « Projet pour la gestion intégrale des résidus solides urbains » repose en effet sur l’inclusion sociale, et plus particulièrement sur la formation de la situation professionnelle des récupérateurs. L’objectif est de parvenir à restaurer leur source de revenus en améliorant leurs conditions de travail ainsi que leur qualité de vie.
Un programme a été spécialement mis en place en faveur des récupérateurs, le programme « Ser Cooperativo ». Il permet notamment aux anciens travailleurs informels de bénéficier d’ateliers de formation ou encore d’alphabétisation. Ce programme a vu le jour grâce à l’Association Civile de Récupérateurs Urbains de la province de Mendoza (ACRUM), qui en 2020 avait remporté une subvention d’1,8 million de dollars afin d’améliorer ses équipements et infrastructures de travail.