« Covoiturer… comme on prend le bus ! » c’est ainsi que se présente la start up Ecov, un acteur du covoiturage courte distance qui mise sur un alliage entre digital et points de rencontre physique pour déployer des lignes de covoiturage en milieu rural et péri-urbain. Une initiative qui vise à ancrer dans les mentalités que le covoiturage est une forme de transport en commun.
La recette développée par Ecov, c’est celle du covoiturage instantané – ou covoiturage dynamique. C’est à dire un covoiturage qui se fait de manière spontanée et en temps réel. Un peu comme si vous faisiez du stop, mais de manière fiable et structurée. Un service utile pour réduire l’usage de la voiture individuelle et qui s’adresse essentiellement aux collectivités locales qui peuvent implanter cette solution en complément de ce qu’apporte leur régie de transports.
Une solution pour les zones rurales et péri-urbaines
Entre le mastodonte BlaBlaCar qui trust le covoiturage longue distance et les challengers Karos et Klaxit qui s’opposent et se complètent sur le covoiturage domicile/travail, il ne reste pas énormément de créneaux pour les jeunes entreprises qui veulent investir ce secteur. Ecov se démarque pourtant des autres acteurs en misant sur le rural et le péri-urbain, grâce à une approche qui n’est pas centrée uniquement sur le fait d’avoir une application mobile.
À l’heure du tout numérique, la jeune société mise en effet sur ce qu’on appelle le covoiturage dynamique, c’est à dire un service en temps réel, spontané (sans pré-réservation) et accessible à tous via la mise en place de stations de covoiturage. Dans les faits, une station est composée d’une borne, d’un panneau lumineux et d’une place de stationnement. Lorsqu’un passager se présente à la borne, il confirme son inscription, indique son numéro de téléphone, entre sa destination sur un clavier et paie sa course. Il n’a plus qu’à attendre qu’un conducteur se présente.
À mi-chemin entre le bus et le taxi, la solution proposée par Ecov a déjà séduit une vingtaine de collectivités en France. Mais ce sont une vingtaine de lignes supplémentaires qui seront mise en place et co-financées via le programme CEE (Certificats d’Économie d’Énergie) “LiCov” – Lignes de Covoiturage – soutenu par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire et l’ADEME.
Un outil pour les collectivités territoriales et les entreprises
Ecov prouve ainsi qu’il existe une autre approche du covoiturage qui va au-delà du numérique, tel que le précise Thomas Matagne, président de la structure : « [le covoiturage] c’est un sujet d’infrastructure, d’aménagement, de service public, de culture et d’économie… Le numérique est une brique, un outil dans un système beaucoup plus large et plus complexe« . Cependant, cette brique numérique reste essentielle au développement de l’outil, comme en témoigne le rachat en juillet dernier, par Ecov, de l’un de ses concurrents, la start-up OuiHop.
« En faisant l’acquisition de OuiHop, de sa technologie unique (notamment en matière d’intégration dans les GPS les plus utilisés) et de son savoir-faire, ecov renforce son leadership sur le covoiturage dynamique » précise le site Internet de la structure. Un pas en avant qui permet d’offrir un nouveau service de transport, plus durable et respectueux de l’environnement, dans des zones où les offres de transports en commun sont naturellement plus limitées.
Ce service s’adresse donc principalement aux collectivités locales qui souhaitent « rapprocher » leurs zones rurales du coeur de la ville tout en s’engageant dans une politique de mobilité durable. Mais Ecov n’oublie pas non plus les entreprises, avec un service intitulé Lane et dédié aux trajets domicile/travail. Une solution qui s’accompagne d’un service afin de les aider à mettre en place le forfait mobilité prévu dans le cadre de la LOM.