Dans un contexte de transition écologique, face aux obligations réglementaires renforcées et aux attentes croissantes des consommateurs, l’industrie de la cosmétique doit prendre des mesures significatives pour accélérer sa décarbonation. Et s’il existe plusieurs sujets sur la composition des produits cosmétiques, c’est aussi en matière d’emballages que le secteur doit agir.
Pour cela, 11 grandes entreprises du secteur, dont L’Oréal, Chanel Parfums Beauté et Yves Rocher, viennent de s’engager pour le réemploi des emballages. Sous l’impulsion du réseau d’experts Circul’R et de We Don’t Need Roads, ces entreprises viennent de former une coalition visant à explorer les opportunités et les défis liés à la mise en place d’un système de consigne pour le réemploi des emballages de leurs produits cosmétiques.
L’objectif de cette coalition est de lancer un projet pilote de consigne sur des produits de soin dans les points de vente d’ici la fin de l’année 2024, en réponse aux ambitions de la loi AGEC et à la nécessité de réduire les emballages à usage unique.
Vers 10% d’emballages réemployés en 2027
Le modèle de consigne pour réemploi présente des avantages significatifs pour l’industrie cosmétique à trois niveaux : environnemental, réglementaire et pour les consommateurs.
Sur le plan environnemental, les entreprises cherchent activement à réduire leur utilisation d’emballages à usage unique, tout en diminuant les émissions de CO2 et la consommation d’eau associées à leur activité et la consigne pour réemploi offre la possibilité de réaliser d’importants gains sur ce sujet en économisant des matières premières.
Par ailleurs, au niveau réglementaire, tant au niveau européen que français, la tendance va vers une promotion accrue du réemploi. La loi AGEC en France fixe des objectifs intermédiaires exigeant que 7% des emballages soient réemployés d’ici 2025 et 10% d’ici 2027. Un projet de règlement européen prévu pour 2025 vise également à réduire et prévenir la production de déchets d’emballages, encourageant ainsi l’adoption de modèles de réemploi, dont la consigne.
Concernant les consommateurs, le modèle de consigne s’aligne avec les aspirations croissantes des Français en faveur de pratiques de consommation plus durables. Une étude récente indique que 88% des Français ont adopté des pratiques de réemploi, et 94% se disent prêts à passer au réemploi de leurs flacons de shampoing.
Pour relever ces défis de manière efficace, le réseau d’experts Circul’R a réuni neuf grandes marques de beauté et deux distributeurs au sein de cette coalition. Ces entreprises bénéficieront de l’expertise en économie circulaire de Circul’R et de l’accompagnement de We Don’t Need Roads, avec le soutien du fonds réemploi de Citeo. La coalition vise le lancement d’un projet pilote de consigne pour des produits de soin en points de vente d’ici la fin de 2024.