CANARI-Europe est un portail web en accès libre destiné aux acteurs agricoles. Il permet de découvrir facilement des indicateurs agro-climatiques locaux à partir de projections climatiques. Ces indicateurs sont construits à partir de plusieurs modèles climatiques afin d’illustrer les changements possibles d’ici à 2050

Le portail se base ainsi sur les données Euro-cordex, un programme soutenu par le Programme Mondial de Recherche sur le Climat (WCRP) qui vise à organiser et coordonner un cadre international de production de projections climatiques régionales. Les utilisateurs du portail bénéficient d’un calcul instantané des indicateurs agro-climatiques sur la période 2021-2050 afin de mieux cerner la variabilité à venir des différents paramètres climatiques. Une projection de plus long-terme sur la période 2051-2100 existe également afin de sensibiliser aux conséquences du réchauffement climatique.

Nombre de jours chauds, nombre de jours de gel, évapotranspiration potentielle… au total, la plateforme permet aux professionnels de l’agroalimentaire de visualiser 40 indicateurs génériques ainsi que 80 indicateurs spécifiques comme, par exemple, le risque d’échaudage précoce pour les producteurs de blé. L’application donne également la possibilité aux utilisateurs de modifier librement les paramètres de chaque indicateur afin de les calibrer à leur demande et à leurs enjeux locaux en fonction de chaque territoire.

Avec ce projet, Solagro souhaite ainsi accompagner les professionnels de l’agroalimentaire dans leurs transitions. L’entreprise revendique pour le moment près de 1 500 utilisateurs de son portail : associations, bureaux d’études, chambres d’agriculture, coopératives agricoles ou encore institutions. Un outil d’aide à la décision qui permet d’ouvrir la voie à un changement de pratiques par la suite.

“Ce n’est pas un outil magique avec un plan d’adaptation. Il faut accompagner les utilisateurs avec des personnes ressources, des organismes capables de faire connaître l’outil et d’interpréter les résultats. L’adaptation doit être une nouvelle compétence des conseillers agricoles, ce qui requiert des financements et des formations en la matière“ explique Nicolas Metayer, Directeur Adjoint chez Solagro, co-développeur de ce portail.


Le numérique, un atout pour la transition écologique du secteur agricole

L’agriculture a entamé une nouvelle révolution en intégrant désormais la technologie à son fonctionnement afin d’améliorer plusieurs aspects : le partage de connaissances sur les pratiques agricoles, l’optimisation des cultures grâce à la data et enfin l’automatisation de certaines tâches. La robotisation fait également son entrée dans le paysage avec le développement de robots auxiliaires de culture.

D’ailleurs, les géants du numérique ne s’y trompent pas. récemment, Google a officialisé le lancement d’une entreprise à part entière, baptisée Mineral, qui se fixe ainsi trois objectifs majeurs pour les prochaines années : développer des technologies de détection capables de générer de grands ensembles de données sur les plantes et les cultures ; organiser ces données agricoles provenant de sources diverses pour le machine learning et la mise au point d’algorithmes ; et enfin, d’utiliser ces technologies et ces outils pour faire progresser notre compréhension du monde végétal.

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