1,4 milliard de personnes ont passé au moins une nuit dans un pays étranger en 2018. Une augmentation du tourisme mondial d’environ 6% par rapport à l’année précédente. Une progression constante depuis des dizaines d’années puisqu’on comptait 500 millions de touristes en 1995, 1 milliard en 2010 et l’Organisation Mondiale du Tourisme prévoit 1,8 milliards de voyageurs en 2030. Une bonne nouvelle pour le développement économique des zones concernées. Cependant, comment concilier la notion de transition écologique avec cet accroissement du tourisme ?
Il s’agit d’un véritable défi qui concerne un vaste réseau d’acteurs : transport, hébergement, gestion des déchets, gestion des sites naturels, préservation de la biodiversité… Une problématique qui, déjà, donne lieu à des répercussions et décisions symboliques. La vente de crèmes solaires contenant des produits chimiques nuisibles aux coraux est, par exemple, interdite à Hawaï et sur l’archipel des Palaos en Micronésie. En Europe, la « honte de prendre l’avion » s’est développée petit à petit et pousse le secteur aérien à se poser des questions. Et dans la tête des voyageurs, les comportements commencent à changer.
Faire passer les professionnels du tourisme à l’acte
« En France, 67% des voyageurs sont prêt à payer plus cher pour passer des vacances davantage responsables » précise Carole Mathis, qui travaille pour la société Nantaise Betterfly Tourism. Cet éditeur de logiciel est l’un des pionniers en ce qui concerne le développement de l’écotourisme. Lancé en 2011, l’entreprise propose des solutions logicielles qui permettent notamment aux professionnels de l’hôtellerie d’accélérer leur transition écologique. Elle est d’ailleurs à l’origine, avec l’ADEME, de la création de l’étiquette environnementale des hôtels.
Betterfly Tourism accompagne ainsi depuis 7 ans les acteurs du tourisme qui s’engagent pour le développement durable. Ses 3 solutions logicielles sont particulièrement efficaces pour les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Pour cause, leur première solution (WINGGY®) est le seul logiciel qui permet de délivrer à ces établissements l’étiquette environnementale.
Cette étiquette informe donc les voyageurs sur les impacts environnementaux de leur nuit à l’hôtel. 4 indicateurs servent à calculer la note finale (allant de A à E) : les émissions de CO2 ; la consommation d’eau ; la consommation de ressources non renouvelables et le pourcentage utilisé de produits certifiés bio ou écolabellisés. Un travail qui souligne l’engagement fort de cette société pour démocratiser le tourisme responsable. Elle était par ailleurs le porteur du seul side event officiel sur le tourisme durable lors de la COP 21 à Paris en novembre 2015.
Mais au delà de cet outil, la vocation de Betterfly Tourism est d’accompagner ces acteurs dans leur transition. Et pour cela, l’entreprise les aide à se rendre compte des variables coûts / impacts de chaque poste. Grâce à de la donnée et à des audits réalisés sur site, elle propose la mise en place d’actions aux hôtels partenaires : réducteurs d’eau, consignes d’éclairage ou de climatisation, gestion du linge, par exemple. En moyenne, les hôtels se rendent compte qu’ils y gagnent environ 1€ par nuit… tout en agissant pour le bien de la planète.
Promouvoir l’anti-gaspillage dans les hôtels et restaurants
Pour aller plus loin dans le tourisme durable, Betterfly Tourism accompagne aussi ses clients dans la mise en place de pratiques antigaspillage. Elle a ainsi développé une autre solution logicielle (EDGAR®) qui permet de mesurer et de monitorer les pertes alimentaires. En effet, s’il existe des solutions pour limiter le gaspillage dans la restauration collective, les restaurants des hôtels doivent aussi revoir leurs pratiques.
Sur le même principe qui consiste à montrer les gains possibles par des comportements vertueux, Betterfly aide ses clients à reprendre en main leurs process : valoriser les déchets, bien étiquetter les produits pour éviter le gaspillage lié aux DLC, ajuster les portions, etc. En optimisant certains flux et en mobilisant ses employés, il est ainsi possible de réduire les coûts de chaque couvert d’environ 80 centimes.
Après avoir levé 400 000 euros en juillet 2018, Betterfly vise désormais à accroître son offre. Elle propose ainsi une plate-forme en ligne d’accompagnement des collectivités territoriales qui souhaitent s’intégrer dans le dispositif Passeport Vert (un dispositif international porté par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement). L’entreprise vise également à promouvoir les bonnes pratiques dans les hôtels et restaurants à l’étranger (Benelux dans les prochains mois). Entre autres, elle vise également à s’étendre auprès des spas, gîtes, campings et pourquoi pas, auprès des hôtes Airbnb… Parce que l’hébergement responsable, cela passe aussi par là.