Malta est une entreprise américaine qui fournit une solution de stockage et de distribution d’énergies renouvelables. Le système conçu par l’entreprise collecte et stocke des sources d’énergies renouvelables grâce à des procédés thermiques afin de pouvoir les réintroduire dans le réseau quand le besoin s’en fait sentir. Malta permet ainsi de rendre abordable la notion d’électricité à la demande. Cette solution vise à apporter une alternative aux batteries lithium-ion dont la fabrication n’est pas durable.

L’entreprise est née au sein de X, The moonshot factory (anciennement Google X). Elle est devenue une entreprise indépendante du groupe Alphabet le 19 décembre dernier avec, à la clé, une levée de fonds de 26 millions de dollars en Série A.

des panneaux photovoltaïques sur une maison
La technologie de Malta permet de stocker toute l’énergie créée à moindre coût et de manière fiable

Faciliter le développement des énergies renouvelables

« Le manque de solution fiable et abordable pour stocker l’énergie sur le réseau limite actuellement le passage au renouvelable. La technologie de Malta permet de stocker toute l’énergie créée à moindre coût et de manière fiable ». Voici comment Raj Apte (le conseiller scientifique de X ayant supervisé ce projet) résume les ambitions de cette nouvelle entreprise.

En effet, l’une des problématiques des énergies renouvelables est l’intermittence de la production. Une éolienne ne produit rien lorsqu’il n’y a pas de vent. Il est ainsi primordial de pouvoir stocker l’énergie produite et non-consomée de ces sources renouvelables afin d’assurer une continuité du service. L’objectif de Malta est ainsi de stocker différentes sources d’énergies renouvelables (éolien ou photovoltaïque) afin de pouvoir alimenter les réseaux sur demande. L’entreprise collecte des excédents qu’elle convertit en énergie thermique grâce à une pompe à chaleur. Malta utilise du sel fondu pour stocker les flux d’air chaud et une sorte de liquide antigel pour stocker les flux d’air froid. Il est ensuite possible de restituer cette énergie en inversant les procédés. C’est à dire que les flux d’air chaud et froid activent des turbines qui produisent à nouveau de l’électricité. Celle-ci peut alors être réintroduite dans le réseau.

Suite à cette levée de fonds, la start-up devient indépendante de l’entité Google/Alphabet. C’est une étape de plus que franchit Google dans ses ambitions d’agir davantage pour la planète et contre le réchauffement climatique. L’entreprise – comme Apple – émet en effet depuis plusieurs années le souhait de fonctionner à 100% aux énergies renouvelables.

une éolienne dans un champ
L’entreprise collecte des excédents qu’elle convertit en énergie thermique grâce à une pompe à chaleur


Google, Tesla, Neoen : les solutions de stockage d’électricité se développent

Aujourd’hui, de nombreuses entreprises sont engagées dans ces problématiques de stockage d’énergies renouvelables. Tesla, l’entreprise d’Elon Musk pionnière dans la démocratisation de l’énergie électrique vend par exemple des batteries lithium-ion individuelles qui permettent à un particulier de stocker l’électricité produite par ses panneaux photovoltaïques. Une solution qui vise à favoriser l’autoconsommation. La course à la fabrication de batteries lithium-ion est d’ailleurs stratégique aujourd’hui pour les états. C’est l’une des raisons qui poussent les gouvernements européens – France et Allemagne en tête – à vouloir créer une sorte d’Airbus des batteries.

C’est également le cas de Neoen. L’entreprise française est réputée dans le monde des énergies renouvelables. Elle développe des projets d’envergure un peu partout en Europe et dans le monde. Neoen exploite notamment le parc solaire le plus puissant d’Europe à Cestas en France (300 MW) et la plus grande centrale de stockage lithium-ion au monde à Hornsdale en Australie (100 MW / 129 MWh). Récemment, elle s’est lancée dans la construction de la plus grande centrale de stockage d’électricité de France. Située en Gironde, cette centrale sera directement raccordée au réseau. « Avec ce projet, nous espérons démontrer la pertinence de cette solution qui facilitera en retour le développement harmonieux des énergies éolienne et solaire » précise Xavier Barbaro, le président de Neoen. Un parallèle qui n’est pas anodin alors que Neoen annonçait il y a quelques mois un partenariat avec Google afin de fournir au géant américain de l’électricité verte.

Quoiqu’il en soit, les énergies vertes deviennent de moins en moins onéreuses à produire. Et les solutions qui permettent de les stocker se développent à grande vitesse. Une tendance qui devrait se confirmer alors que les sources d’énergies renouvelables représenteront un tiers de l’électricité produite dans l’Union Européenne d’ici 10 ans.