A Hawaï, au mois de mai 2018, une loi est proposée pour que certaines crèmes solaires soient interdites. Cela peut paraître étrange. C’est en fait un geste avant-gardiste et, du reste, une première mondiale. Mais il s’agit, par cette mesure, de protéger la biodiversité.

En effet, ces crèmes contiennent souvent des substances chimiques qui sont toxiques pour les organismes marins. Le plancton, mais aussi le corail sont concernés. Or, chaque année, ce sont entre 4 000 et 6 000 tonnes de crème solaire qui se retrouvent dilué dans les océans. Un problème de taille pour un écosystème déjà très affaibli. 


Les barrières de corail abritent 25% des espèces marines

Les substances pointées du doigt dans la composition des crèmes solaires sont notamment l’oxybenzone et l’octinoxate. Ces produits qui sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens entraînent des déformations dans les tissus des coraux, ainsi que leur blanchiment. 

Les récifs coralliens sont pourtant nos amis. Ils ont un rôle majeur dans le cercle de la vie. A eux seuls, il abritent 25% de toutes les espèces marines du globe. C’est énorme. On estime aussi que, dans 1 km carré de corail, il y a plus d’espèces différentes que sur tout le littoral européen. 

Pourtant, 20% des coraux présents dans les mers ont été irrémédiablement détruit ces dernières années. Seul un tiers des 80% restants est en bonne condition. Le reste se dégrade lentement, mais sûrement. Le tourisme, l’industrie pétrolière, la pollution et le réchauffement des eaux sont les causes principales de cette dégradation du corail. 

Ainsi, il est essentiel de s’attaquer à tout ce qui peut abîmer ces sanctuaires marins. Et l’exemple Hawaïen semble avoir inspiré Brune Poirson, la secrétaire d’état auprès de Nicolas Hulot au ministère de la transition écologique. 

le corail abrite 25% des espèces marines du globe
photo by Eva Tillman – Unsplash


Cosmétiques, crèmes solaires et lessives contribuent à la pollution des océans

Début août, Brune Poirson annonçait donc la création d’une « mission océans » dont le but est d’étudier la composition des produits cosmétiques et produits d’entretiens que nous utilisons au quotidien.

Lessives, détergents et autres crèmes seront ainsi passées au crible. L’ANSES sera mobilisée dans ce projet afin d’identifier les substances toxiques pour les organismes marins et proposer des mesures d’encadrement adaptées. En effet, seul trois pays au monde hébergent sur leur territoire plus de coraux que la France. 11 de nos 13 départements d’outre-mer possèdent de tels récifs. Le pays a donc une réelle responsabilité à les protéger. 

D’autant que des alternatives aux crèmes solaires et autres cosmétiques existent et sont connues. Il n’y a plus qu’à franchir le pas et – là aussi – commencer à modifier nos usages.