Les vagues représentent une source inépuisable d’énergie et sont désormais au coeur de la transition énergétique. Avec un potentiel techniquement exploitable estimé à plusieurs milliers de térawattheures par an, les convertisseurs d’énergie des vagues (WEC) représentent ainsi une opportunité majeure dans le secteur des énergies renouvelables et plusieurs entreprises tentent de se positionner sur ce marché. En France, la startup Seaturns, une jeune entreprise bordelaise dirigée par Vincent Tournerie, a décidé de se positionner sur ce sujet.

Elle propose une solution houlomotrice innovante, basée sur un ancrage breveté qui permet à Seaturns de capter efficacement l’énergie des vagues pour produire de l’électricité. « Vu de l’extérieur, le prototype se présente comme un large cylindre qui oscille dans les vagues. Mais à l’intérieur, il fonctionne un peu comme un pendule, actionné par le mouvement des masses d’eau, qui pousse l’air à travers une turbine pour produire de l’électricité », explique Gabriel Canteins, chef de projet chez Seaturns.

Cette technologie cherche à concilier les contraintes techniques et économiques afin de rendre la production compétitive sur divers marchés, tels que les réseaux d’électricité, le dessalement d’eau de mer, la production d’hydrogène, et même l’approvisionnement des zones non-interconnectées. Actuellement en phase d’essai sur le site en mer de l’Ifremer, cette solution prometteuse pourrait révolutionner le paysage des énergies renouvelables.


Vers un déploiement à l’échelle industrielle en 2025

Seaturns a franchi des étapes significatives avec, notamment, le soutien financier de la région Nouvelle-Aquitaine. L’entreprise est lauréate de programmes de recherche européens, et récemment victorieuse du concours i-Nov vague 10. Après des essais à échelle réduite, notamment en partenariat avec les équipes de Centrale Nantes, le premier prototype à l’échelle 1:4 de cette solution a été testé avec succès l’année dernière dans le bassin d’essai de l’Ifremer à Plouzané, puis installé fin 2023 sur le site d’essai en mer à Sainte-Anne du Portzic.

Au cours des 10 prochains mois, les équipes de Seaturns et de l’Ifremer suivront attentivement le comportement du prototype en conditions réelles. Cette phase d’essai en mer sera cruciale pour démontrer le potentiel de la technologie.

Un démonstrateur à l’échelle réelle (6 m de diamètre et 15 m de long) pourrait ensuite être déployé sur un autre site d’essais en mer. Ces essais précèdent le déploiement de cette nouvelle technologie à plus grande échelle, dans une configuration de multi-flotteurs, qui doit conduire à la commercialisation d’unités de production d’électricité résolument bas-carbone à partir de 2025. 

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