Blue Ocean est un fonds d’investissement alternatif créé à l’occasion du Congrès mondial de la Nature de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) qui s’est déroulé à Marseille en septembre 2021. La mission première du fonds est la préservation et la régénération de l’océan.

Pour ce faire, Blue Ocean avait au départ pour ambition de lever 120M€ pour financer des startups innovantes dédiées à la régénération de l’océan, et adresser ainsi les enjeux liés à l’innovation de ce nouvel écosystème appelé “la croissance bleue”. Cette ambition a été revue à la hausse fin 2022, puisque plus de 150M€ ont été levés.


La science et la finance pour trouver des solutions

C’est le gestionnaire d’actifs Swen Capital Capital Partners, acteur majeur de l’investissement responsable en Europe depuis près de 10 ans, qui est à l’initiative de Blue Ocean. En 2019 déjà, le gestionnaire avait lancé un premier fonds à impact dédié aux gaz verts renouvelables (SWIFT). Le fonds Blue Ocean s’inscrit dans la continuité de cette stratégie. 

Pour assurer sa caution scientifique, le fonds s’est associé à l’Ifremer. En tant que partenaire scientifique, l’institut met à disposition son expertise au travers de moyens humains et matériels, à la fois lors de la sélection des startups qui seront accompagnées par le fonds, mais également dans le cadre des recherches et collaborations menées avec ces mêmes start-ups. “Face aux menaces générées par les activités humaines, je suis convaincu que la recherche et l’innovation sont des clés essentielles pour assurer la protection de l’océan. Nous voulons in fine faire de la préservation de l’océan un levier de création de valeur pour la société” explique François Houllier, PDG de l’Ifremer.

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L'océan écosystème tortue
L’océan, un écosystème riche en danger


L’océan, un bien commun en grand danger

Les océans jouent un rôle crucial dans la bonne régulation du climat. Ils constituent le plus grand puits de chaleur de la planète, absorbant 93% de l’excès de chaleur dû au changement climatique. Au même titre que les forêts, ce sont de très puissants puits de carbone – environ 30% du CO2 émis par l’Homme y est séquestré -, et les plus gros producteurs d’oxygène sur Terre – au moins 50%.

Or, les océans sont en danger depuis des années, et leur avenir ne s’annonce guère reluisant. Leur régénération est un enjeu environnemental majeur. Au travers de Blue Ocean, le monde de la finance active donc ses leviers traditionnels de financement d’écosystèmes innovants, mais cette fois à des fins vertueuses.

L’objectif est d’accompagner entre 20 et 25 jeunes entreprises innovantes dans les domaines variés de l’aquaculture durable, des données océanographiques, des produits de la mer à base de plantes et de cellules, des alternatives au plastique à usage unique, des énergies marines renouvelables ou encore de la décarbonisation du transport maritime

Dans un premier temps, la stratégie se concentre sur les solutions qui permettent de lutter contre les grandes menaces qui pèsent sur l’océan, comme la surpêche, les diverses pollutions et le changement climatique. L’idée est d’aller faire pivoter les marchés en place ayant des impacts négatifs, et d’aider les plus naissants à se structurer.

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bouteille plastique océan


Déjà 9 projets accompagnés

Dès son lancement le fonds avait bouclé un premier closing de 52 M€, soutenu par la Macif et le Crédit Mutuel Arkéa ainsi que par plusieurs investisseurs français et étrangers. L’objectif des 120M€ ayant été atteint en moins d’un an, il a été relevé à 150 M€ après une dernière levée de 38 M€ fin octobre. La Maif, BPIFrance Builders Vision, The Planet Ocean ou Ferd ont rejoint l’aventure.

Depuis son lancement, Blue Ocean a investi dans 9 projets à l’international. Le fonds accompagne par exemple la jeune pousse norvégienne OptoScale, qui a mis au point une solution de mesure en temps réel de la biomasse des poissons et le comptage des poux de mer, Nature Metrics, un fournisseur britannique de données de surveillance de la biodiversité, ou Spinergie, une société française de logiciels permettant au secteur du transport maritime de réduire considérablement la consommation de carburant et les émissions de carbone grâce à l’analyse de données. Depuis peu, Blue Ocean est aussi entré au capital de Bibak. On pourrait également citer Eco Subsea, Blue Nav ou 900.Care.

A noter qu’en parallèle de Blue Ocean, SWEN Capital Partners a participé en 2021, aux côtés d’autres acteurs tels que Ocean Hub Africa, Katapult Ocean et Conservation International Ventures, à la création de la coalition 1000 Ocean Start-ups, qui rassemble un ecosystème dont l’objectif est de faire passer à échelle 1000 start-ups pour restaurer la santé des océans d’ici la fin de la décennie.

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