On parle de protéines végétales et de légumineuses car il s’agit d’une source de protéines recommandée par la FAO ou par des organismes comme Santé Publique France à la fois pour leur potentiel environnemental et pour leurs bénéfices en matière de santé.
Les légumineuses représentent en effet une alternative aux protéines d’origine animale et font partie des solutions pour le système agroalimentaire durable que nous voulons pour demain.
Dépasser les limites de l’élevage
Selon l’INRAE, les pratiques d’élevage sont responsables de 14,5% des émissions de GES liées à l’activité humaine. Un sujet lié à différents facteurs dont le plus préoccupant concerne probablement la quantité de terres arables nécessaires aux cultures qui permettent de nourrir les animaux d’élevage. D’après l’ONG Greenpeace, on estime par exemple que 71% des surfaces agricoles européennes servent uniquement à l’alimentation animale. Il s’agit pour l’essentiel de prairies, mais également de cultures fourragères. Et pour combler ce qui ne pousse pas chez nous, nous importons aussi énormément de soja en provenance d’Amérique du Sud.
En 2018, nous avons fait venir près de 2,8 millions de tonnes de soja (3,5 millions en 2017) dont 61% proviennent du Brésil. Une culture directement impliquée dans la déforestation de la forêt Amazonienne. Il y a donc une nécessité environnementale à trouver des alternatives à ce modèle. La réduction des importations en fait partie. D’ailleurs, les surfaces agricoles françaises dédiées à la culture du soja on été multipliées par 8 ces dix dernières années.
Mais en parallèle, la consommation de produits carnés doit aussi diminuer pour que notre système puisse absorber l’accroissement de la population mondiale. C’est d’ailleurs ce que font déjà énormément de particuliers qui tendent vers des régimes avec peu ou pas de viande. Cette modification de nos habitudes alimentaires favorise ainsi l’émergence d’alternatives aux protéines d’origine animale. Et c’est là qu’interviennent les légumineuses.
La production de légumineuses en France
Consommées et cultivées depuis des milliers d’années, les légumineuses sont des végétaux dont les fruits comestibles se trouvent dans les gousses. Longtemps considérées dans la famille des céréales, on en distingue aujourd’hui plusieurs variétés. Les fourragères (Luzerne, Lupin, Trèfles) sont principalement utilisées pour l’alimentation animale, et les légumes secs, quant à eux, sont destinés à l’alimentation humaine. En France, on retrouve principalement des cultures de lentilles, haricots et pois chiches.
En 2017, on comptait 33 000 hectares de cultures de lentilles et quasiment 20 000 hectares de pois chiches. Cela représente seulement 3,5% de cultures de protéagineux sur l’ensemble du territoire agricole, mais les surfaces dédiées à ces cultures sont en constante augmentation.
La filière agricole des légumineuses permet de répondre à plusieurs enjeux environnementaux. C’est une filière moins polluante que l’élevage, elle est également plus productive à surface égale et nécessite moins d’apports énergétiques.
De plus, la culture de protéagineux permettrait une gestion plus durable de l’ensemble de la filière agricole. Par ailleurs, les protéagineux ont la capacité de réguler les bactéries et l’azote dans les sols favorisant leur productivité. Les pratiques agroécologiques incitent également à faire revenir les légumineuses sur notre territoire.
S’inscrire dans la mouvance des nouvelles protéines
Aujourd’hui, seuls 5% à 6% des consommateurs français suivent un régime vegan, végétarien ou végétalien, mais ces pratiques sont en hausse. C’est surtout vers des régimes équilibrés (ou flexitarien) qu’il faut surtout tendre. Dans les années 1920, les français consommaient en moyenne 7,2 kg de légumineuses par an et par personne. Un chiffre tombé à 1,7 kg aujourd’hui. Mais rien n’empêche d’y revenir.
Par ailleurs, d’autres sources de protéines font également leur apparition pour réduire la consommation de viande. C’est en particulier le cas des insectes et des algues. Aujourd’hui, ces deux alternatives sont principalement orientées sur le marché des protéines pour l’alimentation animale, mais elles pourraient tout à fait s’intégrer dans nos pratiques alimentaires. De la même manière, leur culture nécessite moins de terre, d’eau et d’énergie que l’élevage pour des apports en protéines extrêmement intéressants.