La loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables met les collectivités locales au cœur de la planification énergétique du pays. Elle prévoit notamment que les élus locaux puissent définir des « zones d’accélération » pour l’implantation d’infrastructures d’énergies renouvelables sur leurs territoires. Mais comment planifier la création de ces zones ?
Afin de permettre aux collectivités de mener à bien cet exercice, et dans l’objectif de rendre accessible au public l’ensemble des informations relatives aux énergies renouvelables, le ministère de la Transition énergétique, le Cerema et l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) viennent de mettre en ligne un portail cartographique des énergies renouvelables dans les territoires.
Concrètement, ce portail publie des données géographiques sur le potentiel des différentes sources d’énergies renouvelables (éolien, solaire, réseaux de chaleur, etc.) au niveau de chaque territoires, mais aussi des informations sur les installations existantes, les capacités installées, ainsi que sur les réseaux de transports et de distribution d’énergie. Il propose également de nombreuses informations sur l’occupation du sol, sur l’environnement et la biodiversité, sur l’urbanisme et des fonds de plan donnant la possibilité à chaque collectivité de construire ses zones d’accélération des énergies renouvelables.
Cette plateforme d’aide à la décision se base évidemment sur les données du Cerema (notamment de ses études sur le potentiel des énergies renouvelables) mais aussi sur les données produites par le BRGM, l’agence ORE, Enedis, RTE, GRTgaz, et la mission connaissance du CGDD. Le portail cartographique des énergies renouvelables est ainsi disponible depuis mai 2023 en version bêta. Il sera présenté et lancé de manière officielle lors d’un webinaire national organisé sous l’égide du ministère de la transition énergétique le 16 juin prochain.
Doubler nos capacités renouvelables d’ici 10 ans ?
Cet outil devrait trouver des échos favorables au sein des territoires, d’autant que l’accélération de la mise en oeuvre de capacités renouvelables pourrait être plus importante que prévue. En effet, dans un rapport publié ce mercredi, le gestionnaire du réseau RTE estime qu’en raison des évolutions des objectifs climatiques européens, et face aux enjeux de la réindustrialisation, la consommation d’électricité en France devrait augmenter bien plus rapidement que prévu.
Le gestionnaire du réseau s’attend ainsi à une consommation annuelle d’électricité en forte hausse, comprise entre 580 et 640 terawattheures en 2035, alors qu’en 2021 il tablait encore sur une consommation de 540 TWh dans un scénario moyen dit de référence, et de 585 TWh en cas de « réindustrialisation profonde » du pays. Et pour cela, « il faut de l’efficacité, de la sobriété, une production nucléaire la plus disponible possible et beaucoup d’énergies renouvelables supplémentaires », estime Xavier Piechaczyk, président de RTE.
Dans son analyse prospective, le gestionnaire du réseau estime que cette accélération de la consommation va contraindre le pays à doubler sa production d’énergies renouvelables d’ici à 2035.