L’écopastoralisme ou éco-pâturage, est une méthode d’entretien des espaces verts qui s’annonce comme l’une des grandes tendances des années à venir. Dans les faits, il s’agit de recourir à des moutons, des chèvres, des vaches ou encore des ânes afin d’entretenir ses jardins publics ou jardins d’entreprises.

Une démarche qui fait notamment partie des solutions alternatives à disposition des collectivités depuis que celles-ci ne sont plus autorisées à utiliser des produits phytosanitaires de synthèse pour entretenir leurs espaces verts. En France, on estime que près de 500 communes sont d’ores et déjà revenus à cette pratique ancestrale. À tel point que des entreprises commencent à se spécialiser sur le sujet. Ce qui est le cas pour Les Moutons de l’Ouest.


Des moutons et des chèvres dans les villes et les entreprises

Les Moutons de l’Ouest est une structure qui met donc en pratique l’éco-pâturage urbain et péri-urbain. Elle propose aux entreprises et aux collectivités disposant d’un espace vert d’au moins 1 500m2 de l’entretenir à l’aide d’animaux herbivores, comme des moutons et des chèvres.

C’est en 2016 que Quentin Noire se lance dans ce projet entrepreneurial. Après un diplôme d’ingénieur obtenu à l’ICAM, près de Nantes, il est rattrapé par une quête de sens. « J’ai vraiment eu l’envie d’associer l’écologie et l’entrepreneuriat dans une activité qui a un modèle économique viable » explique l’entrepreneur qui possède aujourd’hui 700 animaux adaptés aux zones d’éco-pâturage.

Parmi les espèces qu’il propose à ses clients, on retrouve le mouton d’Ouessant, Le mouton des Landes de Bretagne ou encore la chèvre naine. Ses clients sont des entreprises, des écoles, des quartiers résidentiels où encore des sites de traitements de déchets situés dans les principales villes de l’Ouest de la France (Nantes, Rennes, Angers, Cholet, Vannes, Laval et Le Mans). L’entrepreneur travaille aujourd’hui avec une centaine d’établissements comme Maison du Monde, Veolia ou encore Louis Vuitton.


Une pratique bénéfique pour la faune, la flore et l’Homme

Une équipe de 6 bergers, accompagnés de leurs chiens de troupeaux, effectue des contrôles réguliers sur toutes les parcelles exploitées par leurs moutons et leurs chèvres. « C’est un travail très complet et très polyvalent. Nous nous occupons de transporter les moutons, les soigner, les vermifuger et les tondre » précise Quentin Noire.

La pratique est également liée à plusieurs bénéfices écologiques : l’éco-pâturage permet de développer la biodiversité dans les prairies puisque les animaux qui broutent l’herbe entretiennent la végétation et leurs déjections font office de substitut aux engrais azotés, ce qui permet d’entretenir ces espaces verts sans recours à des intrants de synthèse ou des machines.

En outre, la co-habitation avec ces animaux est également une source de bien-être pour les habitants ou employés, voire une source de découverte et de curiosité pour les plus petits lorsqu’ils sont placés dans les écoles. C’est également une source de réduction de la pollution sonore puisque ces herbivores remplacent les débroussailleuses et tondeuses à gazon utilisées traditionnellement.

Cependant, une bonne gestion des troupeaux est évidemment requise et suppose donc de bien maitriser le nombre d’animaux par parcelle. Une trop forte densité pourrait impacter le cycle de vie des espèces végétales et une trop faible ne répondrait pas aux objectifs de l’éco-pâturage qui vise à maintenir la végétation. Les Moutons de l’Ouest travaille d’ailleurs sur cet aspect lors de ses visites de contrôle en faisant un état des lieux de la progression des prairies. Les bergers estiment alors s’il est nécessaire de réajuster les troupeaux en enlevant ou rajoutant des animaux.

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