Mobicoop est au départ une association nommée “Covoiturage Libre” créee en 2011 par Nicolas Raynaud puis reprise ensuite par Bastien Sibille en 2015. Cette dernière fut créée en réponse au changement de modèle économique de BlaBlaCar qui imposait une commission sur tous leurs trajets.

Après plusieurs années de fonctionnement, l’association décide de devenir une coopérative pour avoir plus de poids sur l’enjeu de la mobilité partagée. Elle repose aujourd’hui sur un modèle économique sans commission grâce à une activité conseil mais aussi à ce fonctionnement solidaire.

Un modèle économique axé sur la gouvernance partagée

Chez Mobicoop, chaque conducteur(trice) peut devenir membre sociétaire, participer à la gouvernance de la coopérative et garantir la continuité de ce service gratuit sans commission.

Pour rendre cela possible, l’entreprise est passée du statut associatif au statut coopératif. Cela, tout d’abord pour l’intérêt collectif : instaurer une gouvernance partagée (une personne = une voix), assurer la survie de la coopérative par l’apport de capital (15 000 coopérateurs ambassadeurs de la démarche et apporteur de capital) mais aussi rester une structure de bien commun qui soit entièrement aux mains des utilisateurs(trices). 

À l’inverse d’une gouvernance “classique” appliquée dans les coopératives, Mobicoop a souhaité aller plus loin et partager plus fortement la gouvernance. Ce système a pour but de laisser les processus démocratiques s’exprimer tout au long de l’année et non uniquement lors des Assemblées Générales. On obtient donc des “cercles de réflexion” actifs à l’année sur des sujets importants et dont les utilisateurs font le choix de la personne qui les représentera lors du Conseil d’Administration. Ainsi, tous les utilisateurs(trices) sans être sociétaires ou membres de la coopérative peuvent participer à la gouvernance de celle-ci. 

Alors on peut se demander sur quelle base l’entreprise parvient elle à exister sans aucune commission prise sur les trajets ? Le modèle économique se décompose en deux volets : une première partie liée à la communauté d’utilisateurs pour lesquels il sera possible de laisser des pourboires sur chaque covoiturage. Une deuxième partie dédiée au conseil et à l’accompagnement des collectivités territoriales dans leurs outils et stratégie de mobilité partagée via l’installation de plateformes de covoiturage. 

À moyen terme, Mobicoop souhaite renforcer son équipe interne pour atteindre une dizaine de salariés et avoir 1 million d’utilisateurs qui aideront Mobicoop sur la partie du don mais aussi à avoir des prestations de service auprès des collectivités territoriales sur des offres de covoiturage. 

Une solution face aux défis sociétaux et environnementaux

Les avantages du covoiturage sont nombreux : limiter la saturation des routes, réduire son budget transport, avoir une attitude solidaire et mettre en pratique son engagement environnemental. C’est dans ce contexte que Mobicoop participe à réduire l’impact des activités humaines sur l’environnement et développe des alternatives à l’usage classique de la voiture individuelle. 

Les transports sont responsables de 29 % des émissions de gaz à effet de serre de la France. C’est, de loin, le secteur le plus polluant, devant l’agriculture (17 %) et l’industrie manufacturière (11 %). La mobilité reste donc un enjeu crucial dans la réduction des gaz à effet de serre. Le service proposé par Mobicoop vient renforcer une notion importante qui répond aux préoccupations climatiques, sociales et sociétales : le partage.  

Parce que cette notion de partage repose aussi sur une solidarité évidente, Mobicoop a créé un réseau de mobilité solidaire. Constitué des membres de la communauté sur la plateforme Mobicoop, ceux-ci peuvent désormais mettre à profit leur voiture pour une personne ne pouvant pas se déplacer. Cela peut être faire des courses, amener une personne chez le médecin ou encore l’emmener faire ses démarche administratives… 

Dans un contexte de transition écologique mais aussi sociale et solidaire, nous avons définitivement besoin de nous recentrer sur le partage, la solidarité et la mutualisation de bonnes pratiques environnementales. Toutefois, pour être connu du grand public, les services de covoiturage engagés ne pourront pas agir tout seul et nécessitent l’aide des collectivités (en complément des services de transports en commun) mais aussi des entreprises. 

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