En France, de plus en plus d’organisations s’engagent dans une démarche de responsabilité sociétale et environnementale. Mais dans un contexte en perpétuelle évolution, il peut être difficile pour une entreprise, une association ou une administration de savoir comment et vers quoi s’engager. C’est pour cette raison que de nombreux labels et agréments émergent petit à petit. C’est le cas, par exemple du label Positive Workplace, lancé ces dernières semaines et qui vient rejoindre un secteur en pleine ébullition où se mêle une multitude de possibilités.
Positive Workplace, nouveau label français de RSE
Nouveau venu dans la cour des labels RSE, le cabinet Positive Workplace ajoute sa pierre à l’édifice en créant son propre label, avec l’ambition de rendre la RSE accessible à toutes les entreprises. L’objectif de cette nouvelle proposition est d’embarquer les parties-prenantes de l’entreprise (salariés, clients, fournisseurs) dans sa démarche.
Résolu à répondre à toutes les entreprises, quels que soient leur taille et l’état de leurs finances, la structure adapte ses tarifs au budget de chacune. Elle va même plus loin en proposant aux entreprises dont le CA est inférieur à 150 000 euros de fixer elles-mêmes leur prix. Ce qui prouve à quel point il peut s’avérer difficile, aujourd’hui, de se démarquer sur ce créneau.
Une fois définie sa stratégie RSE et son plan d’action, l’entreprise peut alors choisir d’aller jusqu’à l’obtention, en trois mois, de son label Positive Workplace. Les trois niveaux de labellisation – qualifiés d’une à trois étoiles – s’obtiennent en interrogeant anonymement les parties-prenantes de l’entreprise. La meilleure manière, selon le cabinet, de s’éloigner du déclaratif et de mesurer son réel impact auprès de ceux qui vous connaissent le mieux.
En France, une centaine d’entreprises est labellisée B Corp
La RSE, un marché en pleine expansion
Dans toutes les références qui accompagnent vers la Responsabilité Sociétale et Environnementale, le marché se structure d’abord auprès des certains leaders historiques et/ou qui font consensus auprès des entreprises. On peut citer dans le désordre le label Engagés RSE de l’Afnor, une certification française qui s’adapte à tout type de structures. Elle s’appuie sur le guide SD 21000 élaboré en interne, la norme ISO 26000 Responsabilité sociétale et le GRI (Global Reporting Initiative), référentiel international de développement durable créé en 1997.
Pour sa part, la très connue certification B Corp (pour Benefit Corporation), est née de la création en 2003 de l’ONG B Lab, qui décerne la certification. D’envergure internationale, elle regroupe plus de 3000 entreprises présentes dans près de 60 pays. En 2020, B Lab s’est associée au Global Compact de l’ONU pour créer une plateforme gratuite d’auto-évaluation des progrès réalisés pour atteindre les objectifs de l’Agenda 2030. En France, une centaine d’entreprises est labellisée B Corp, dont Nature & Découvertes, Ulule, Phénix, La Ruche qui Dit Oui ou encore We do good.
Autre label célèbre, Lucie 26000 propose des formations aux organisations de toutes sortes, en s’appuyant sur le référentiel ISO 26000. L’évaluation est réalisée par des organismes indépendants qui garantissent la crédibilité de l’obtention du label. Les entreprises labellisées, très présentes dans l’Ouest de la France et en Île-de-France, forment une communauté de près de 250 membres qui s’entraident et échangent pour améliorer en continu leur impact social et environnemental positif. Elle décerne par exemple le Label Numérique Responsable depuis cette année.
La majorité, si ce n’est toutes ces structures proposent un outil gratuit d’auto-évaluation en ligne. Une première étape indispensable et essentielle pour prendre conscience de ses bonnes pratiques et commencer à définir ses pistes d’amélioration. Celles qui correspondent le mieux à la mission de son entreprise. Souvent un premier pas vers une démarche d’amélioration continue et une labellisation qui reconnaîtra les avancées réalisées et les engagements de progrès. Pour exemple, les entreprises de l’ESS (économie sociale et solidaire), peuvent utiliser l’outil ESS Pratiques d’auto-diagnostic gratuit en ligne développé par RScop, en partenariat avec le CRESS Pays-de-la-Loire.
De nouveaux outils pour apporter plus de transparence aux démarches RSE
Cependant, la profusion des labels peut-être aussi un vecteur de confusion pour des utilisateurs qui se demandent ce qui se cache derrière. Pour contrer la tendance au greenwashing des marques et offrir plus de transparence, de nouveaux outils de scoring viennent s’ajouter aux labels, un peu à l’image de ce que propose Yuka dans le domaine de l’alimentaire.
C’est le cas par exemple de la startup Zei qui vient de lever 2 millions d’euros début septembre. Elle développe un outil qui permet à toutes les entreprises de mesurer et de communiquer sur leurs démarches RSE. Un outil en ligne qui reprend aussi les codes du Web et qui permet de communiquer plus facilement sur sa démarche, d’on-boarder ses collaborateurs dans l’atteinte des objectifs et de partager, de manière lisible, les résultats obtenus. Une façon de voir la RSE qui tend à se développer et à s’ouvrir à d’autres notions. D’autant qu’elle permet aux entreprises et à leurs financiers de mieux se comprendre.
Autre champ lexical, celui de la mesure d’impact social et environnemental, qui vient également s’ajouter à ces démarches auprès des labels. Ainsi, la responsabilité sociale des entreprises bénéficie d’outils spécialement développés en termes de mesure d’impact, à l’image de ce que propose Mixity. C’est aussi ce que fait la startup nantaise Impact Track avec son outil de mesure d’impact positif ou encore ce que propose le mouvement #NousSommesDemain avec l’Impact Score présenté cet été.