L’hyperloop et sa promesse de révolutionner la manière dont nous pourrions connecter physiquement le monde font fantasmer aux quatre coins du globe. Les projets fleurissent aux Etats-Unis, au canada, à Dubaï où encore en Russie. Chaque année, ce sont des étudiants de tous les continents qui se ruent dans les locaux de Space X pour y faire la démonstration de leurs prototypes sur le sujet. L’année dernière, ce sont d’ailleurs les équipes européennes qui ont obtenues les meilleures résultats.

Et dans cet engouement international, un pays en particulier semble pour le moment concentrer l’attention des entreprises qui envisagent d’industrialiser ce concept. Et ce pays, c’est la France. Rien de surprenant cependant lorsqu’on connait l’expertise unique de l’industrie française en matière d’aéronautique. D’ailleurs, avant que l’Hyperloop n’existe, un ingénieur français en avait déjà théorisé via un projet baptisé Aérotrain.

capsule de passagers de l'hyperloop HTT
La société HTT est implantée en France du côté de Toulouse.


Les « majors » de l’Hyperloop s’installent en France

Dans la foulée du livre blanc qui esquissait les idées d’Elon Musk sur l’Hyperloop, on compte trois sociétés qui se sont emparées du sujet de manière tangible : Il y a Hyperloop One – celle de Richard Branson, le fondateur de Virgin. Hyperloop Transportation Technologies, une seconde entreprise américaine. Enfin, il y a Transpod, une firme canadienne dirigée par un Français, Sébastien Gendron. 

Ces trois entreprises se livrent une course frénétique pour délivrer le plus rapidement des projets d’Hyperloop viables. Chacune, à leur manière, ont d’ailleurs annoncé vouloir commercialiser ou essayer leurs prototypes dans les deux ou trois prochaines années. Et pour y parvenir, il semblerait que la France soit un terrain de travail et d’expérimentation propice à leurs attentes. 

Ainsi, la société canadienne Transpod a fait beaucoup parler d’elle cet été en déposant un permis de construire pour une piste d’essai de 3 kilomètres près de Limoges. A droux. Dans un village de 400 personnes. L’histoire du petit village de nos terroirs qui accueille un des plus grands projets technologiques de notre époque fait rêver. C’est normal. C’est le but. 

Un peu plus loin que Limoges, à Toulouse, c’est la société américaine Hyperloop Transportation Technologies qui a ouvert un centre R&D sur une ancienne base militaire. C’était en Avril, soit 4 mois avant la grande annonce de Transpod. Quant à Hyperloop One, la firme n’a pas annoncée de projet d’installation de ses infrastructures en France. Mais elle peut compter malgré tout sur la SNCF, qui en est actionnaire. 


Bénéficier du savoir-faire français en matière d’ingénierie et d’aéronautique

Comme le précise Sébastien Gendron, le dirigeant de Transpod, l’Hyperloop c’est « la vitesse d’un avion avec la fréquence d’un métro ». Et ça n’est pas tout à fait un hasard si le territoire français est ainsi choisi pour tester ce nouveau mode de transport. 

Car en terme d’aéronautique, l’hexagone est un acteur incontournable et reconnu. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les américains d’Hyperloop Transportation Technologies ce sont installés à Toulouse. La proximité avec Airbus et la myriade de sous-traitants, sociétés de services et chercheurs qui y travaillent sur le transport aérien, spatial où sur les systèmes embarqués dans les véhicules en font un territoire propice. Pour le président-fondateur d’Hyperloop TT, Toulouse est « la ville des transports de demain ». Et un choix assumé pour y installer sa R&D. 

Limoges ne possède peut-être pas le même attrait technologique, et encore moins le village de Droux et ses 400 habitants. Si le choix s’est notamment opéré grâce au lobbying intense de la commune, il n’en reste pas moins pour Transpod une opportunité de bénéficier du savoir-faire français en terme d’aéronautique et d’ingénierie. Limoges est d’ailleurs presque equi-distante de Nantes, Bordeaux, Lyon et Toulouse : des villes reconnues pour leurs écoles d’ingénieurs. 

Ainsi les firmes nord-américaines comptent sur la France pour faire avancer leurs projets. Alors que la pays tente de s’approprier le concept de « start-up nation » et mettre le numérique à l’honneur dans son développement, la venue de l’hyperloop en nos murs représente une belle opportunité de briller. Et la « French Touch » permettra peut-être, alors, de faire sauter les derniers verrous technologiques de l’Hyperloop et de permettre à ce projet d’atteindre ses promesses. Après tout, nous sommes le pays du Concorde et du TGV. Pourquoi ne serions nous pas également celui de l’Hyperloop ?