Le réchauffement climatique est un défi planétaire qui nécessite des actions locales. Pour que la planète reste en dessous de 2°C d’augmentation de température, il est essentiel de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de manière significative : de 21% d’ici 2030 et de 46% d’ici 2040 par rapport à leur niveau de 2019.

La lutte contre les émissions de gaz à effet de serre en France est un défi complexe, mais la compréhension de leur origine est essentielle pour prendre des mesures significatives en faveur de l’environnement. En France, ces émissions proviennent principalement de cinq secteurs d’activités, à savoir les transports, l’agriculture, l’industrie, le bâtiment et la production d’énergie.


Transports, Agriculture et Industrie en tête

Le transport est le secteur le plus émetteur de GES en France, représentant 32 % de nos émissions totales, soit 131 millions de tonnes équivalent CO2. Depuis 1990, ces émissions ont augmenté de 5 %, avec la voiture individuelle en tête (52 % du total des émissions), suivie par le transport de marchandises (25 % pour les poids lourds) et les véhicules utilitaires (15 %).

Les vols intérieurs et les autres modes de transport, tels que le maritime, le fluvial, le ferroviaire et les deux-roues, contribuent ensemble à hauteur de 6% du total.

Le secteur agricole arrive en deuxième position, responsable de 19 % de nos émissions de GES, soit 77 millions de tonnes équivalent CO2 par an. L’élevage représente la majorité de ces émissions, soit 59 %. La réduction de la consommation de viande et de fromage est un débat crucial dans la lutte contre ces émissions. Notons cependant que les émissions du secteur agricole ont diminué de 19 % depuis 1990.

En troisième position, nous trouvons le secteur de l’industrie, qui est responsable de 18 % de nos émissions de GES. La construction, la chimie et la métallurgie sont les principaux contributeurs, suivis de l’agroalimentaire. À noter que les émissions de l’industrie ont diminué de 6,4% en 2022 grâce aux mesures de sobriété énergétiques mise en place par les pouvoirs publics. Pour atteindre les nouveaux objectifs 2030, les émissions du secteur nécessitent une baisse entre 1,4 à 1,6 fois plus vite par rapport à la période 2019-2022.

Le secteur du BTP représente, lui, 16% de nos émissions de GES, dont les deux-tiers pour le résidentiel et le tiers restant pour les bâtiments tertiaires. Il faut souligner que les émissions des bâtiments ont diminué de 14,7 % entre 2021 et 2022, mais le rapport 2023 du Haut conseil pour le climat rappelle que les 2/3 de cette baisse sont liés à un hiver doux en 2022.

Enfin, la production d’énergie est responsable de 11 % de nos émissions de gaz à effet de serre. Il est important de noter que la production d’électricité en France est relativement bas-carbone grâce au nucléaire et à l’hydroélectricité. Cependant, elle représente tout de même 22 millions de tonnes équivalent CO2, soit autant que les véhicules utilitaires ou la construction de bâtiments tertiaires.

Un champ d'éoliennes


Une Empreinte Carbone Élevée

En 2021, l’empreinte carbone française était ainsi estimée à 604 millions de tonnes équivalent CO2, soit 8,9 tonnes équivalent CO2 par personne. Bien que cette empreinte ait augmenté de 7,4 % par rapport à 2020, elle reste inférieure à son niveau de 2019.

L’empreinte carbone de la France, qui inclut les émissions générées pour produire les biens importés et consommés en France, est 1,5 fois plus élevée que les émissions produites sur le territoire national. Les émissions associées aux importations représentent plus de la moitié (51 %) de l’empreinte totale, tandis que l’autre moitié est composée des émissions produites sur le sol français et des émissions directes des ménages.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre produites sur notre sol est donc une priorité, puisque cela concerne la moitié de notre empreinte carbone. Il ne faut pas oublier, cependant, que cette empreinte carbone reste majoritairement liée à nos importations.


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