La biomasse, et particulièrement le bois, représente aujourd’hui plus de 50% de la production d’énergies renouvelables en France. Essentiellement utilisé pour la production de chaleur (les bioénergies ne représentent que 1,7% de la production d’électricité), l’exploitation de nos forêts à des fins de production énergétique n’est pas sans conséquences sur les écosystèmes forestiers.

On ne parle pas ici de déforestation mais plutôt d’impacts négatifs sur la qualité des sols forestiers qui, in fine, pourraient se ressentir sur la biodiversité à long-terme. En effet, lors des récoltes de bois-énergie, il arrive que les branches, feuillages ou souches qui étaient autrefois laissés sur place soient exportés de la parcelle pour simplifier et limiter le coût des chantiers. Or cette pratique risque d’appauvrir les sols en interrompant le recyclage naturel des nutriments et la durabilité de l’écosystème.

C’est pour cette raison que les scientifiques de l’INRAE et de l’ONF ont travaillé à la réalisation d’une application mobile destinée aux forestiers pour les aider à diagnostiquer la qualité des sols soumis à des récoltes importantes de biomasse.

En plus du diagnostic de sensibilité à l’exportation de nutriments, cette application permet de mesurer la sensibilité du sol à l’érosion hydrique, au tassement, et permet enfin d’évaluer le réservoir en eau utilisable. Des éléments pour affiner la gestion des parcelles forestières et d’éviter une perte de fertilité des forêts. À terme, d’autres indicateurs, comme un indicateur de biodiversité, pourraient rejoindre le panel des outils disponibles pour les utilisateurs.

En outre, l’utilisation de cette application s’inscrit dans une démarche scientifique d’open-data qui permet la construction d’une base de données sur l’évolution de la qualité de nos sols forestiers, afin de mieux comprendre et gérer l’adaptation des forêts aux modifications du climat.

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Le bois-énergie : 60% de la production de chaleur renouvelable en France

L’utilisation du bois issu de nos forêts représente la source d’énergie renouvelable la plus répandue en France dans le secteur résidentiel. Ainsi, le chauffage individuel représentait près de 60 % de la chaleur renouvelable sur le territoire en 2014. La PPE prévoit d’ailleurs une augmentation du nombre de logements chauffés au bois : 8,6 millions de logements en 2018 et 10,3 millions de logements en 2023.

Des prévisions en hausse mais avec l’objectif de garder une consommation de bois constante grâce à l’amélioration de l’efficacité énergétique des appareils et de la rénovation des passoires thermiques. Car si le bois est une source renouvelable, il ne faut pas que sa consommation pousse à des excès qui menaceraient les écosystèmes forestiers.

Le bois sert actuellement au chauffage individuel des ménages mais aussi aux chaufferies industrielles collectives. Le gouvernement soutient le développement et la modernisation des équipements de ces 2 sous filières dans le but les rendre plus propres et de générer de l’emploi. D’après Le ministère de la Transition Écologique et Solidaire on évalue à 30 000 le nombre d’emplois crées par l’auto-approvisionnement en bois bûche, avec une augmentation de 50 % dans les dix ans à venir.

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