Aujourd’hui, on estime que 8 à 12 millions de tonnes de plastique finissent dans l’océan tous les ans alors même qu’une seule bouteille en plastique met 450 ans à se décomposer. Cette pollution menace l’écosystème marin tout entier : les tortues sont les plus touchées mais les oiseaux marins, les dauphins, les baleines et beaucoup d’autres espèces sont aussi victimes de ce phénomène.

En 2016, une étude réalisée par la fondation Ellen McArthur et soutenue par le Forum économique mondial et le cabinet McKinsey alertait sur le fait qu’il y aura plus de plastiques dans l’océan que de poissons en 2050 si rien ne change. Évidemment, la priorité est à la réduction drastique de l’usage du plastique, notamment du plastique à usage unique, et à l’amélioration des techniques de tri et collecte pour éviter au maximum que ces déchets ne puissent se retrouver dans la nature.

Cependant, pour les déchets plastique déjà présents dans les mers et océans aujourd’hui, de nombreuses associations, ONG, et autres acteurs engagés se mobilisent pour agir. C’est notamment le cas des nantais Lola Moy et Romain Durand avec Ankore, une marque de prêt à porter qui contribue à la préservation de l’océan.


Des vêtements durables qui nettoient les océans

Ankore, c’est donc une startup créée en mai 2019 qui propose des vêtements fabriqués en circuit court à partir de coton biologie, et de plastique marin repêché en Méditerranée et dans l’Océan Atlantique.

Pour cela, la startup est membre de Seaqual Initiative, un réseau d’individus, d’organisations et d’entreprises qui travaillent ensemble pour aider à nettoyer les océans et sensibiliser à la question des déchets marins. Elle travaille donc avec Seaqual, un réseau de pêcheurs espagnols qui récupèrent les déchets plastiques de l’Océan Atlantique et de la Méditerranée pour leur donner une seconde vie.

Ces déchets sont ensuite envoyés à Anglès, au nord de l’Espagne, pour être nettoyés, brouillés, fondus, filés et mixés avec du coton biologique, le tout grâce à une technique brevetée. Une fois la filature réalisée, le textile est envoyé à Trofa au Portugal pour le prototypage. Enfin, le design, le patronage et la logistique sont réalisés directement depuis Nantes par les deux fondateurs.

Ce processus permet à Ankore de s’engager dans une production qui respecte un rayon de moins de 1 000 km afin de diminuer au maximum l’empreinte environnementale de leurs vêtements tout en participant à nettoyer les océans. Cela permet aussi de s’affranchir des circuits traditionnels de plastiques recyclés en Asie avant d’être renvoyés en Europe, d’ont le bilan carbone est énorme.

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Une première campagne de crowdfunding encourageante

De cette manière, chaque vêtement produit par Ankore équivaut à 20 bouteilles plastiques en moins dans l’océan. Et pour boucler la boucle, la jeune marque compte également prendre en charge la récupération de ses produits pour en assurer le recyclage.

Aujourd’hui, la startup a lancé ses premières préventes au deuxième semestre 2020 sur la plateforme Ulule. Alors qu’ils se fixaient un objectif initial de 200 préventes, l’engouement a été tel que la marque a finalement réalisé 1 153 préventes soit plus de 5 fois leur objectif. Fort de ce succès encourageant, les deux nantais ne souhaitent pas s’arrêter là. D’autres produits sont déjà en cours d’élaboration comme des casquettes, des shorts de bain ou encore des sacs à dos.

Ankore rejoint un écosystème dynamique dans la région nantaise en ce qui concerne la mode responsable où l’on retrouve déjà des marques Faguo et N’Go Shoes.

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