Dans un contexte de nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre – mais aussi pour faire face à l’épuisement des énergies fossiles – et alors que la demande en électricité augmente, il s’avère impératif de développer les énergies renouvelables. Ces énergies prennent aujourd’hui différentes formes : force des marées ou du vent, rayonnement solaire, géothermie, chaleur de la biomasse ou encore valorisation des déchets. Autant de formes qui permettent à différentes filières de se mettre en place.

L’Union Européenne souhaite que les énergies renouvelables représentent 27% de son bouquet énergétique d’ici 2030. Un chiffre que la France veut porter à 32%. Mais que représentent actuellement les EnR sur le territoire français ?

les panneaux solaires, 1ère source d'énergie renouvelable en France
L’Union Européenne souhaite que les énergies renouvelables représentent 27% de son bouquet énergétique d’ici 2030


Les EnR représentent moins de 15% du mix-énergétique français

Si l’on prend les chiffres de 2016 compilés par l’ADEME, la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique français est de 10,9%. Une production qui a presque doublé sur les dix dernières années (on était à 5,9% en 2006). Mais une production qui reste largement en dessous du nucléaire (41%), des produits pétroliers (28%) et du gaz (15%).

Dans le détail, la production brute d’électricité renouvelable en métropole provient de trois grandes sources : l’hydraulique, l’éolien et le solaire photovoltaïque. Avec plus de 2 000 installations, la France est, avec la Suède, l’un des principaux producteurs d’énergie hydraulique de l’Union européenne. En 2016, l’hydraulique représente 62 % de la production brute d’électricité renouvelable de la métropole et 47 % de celle des DOM. À noter que ce chiffre ne prend pas en compte les énergies marines renouvelables dont le potentiel est encore largement sous-exploité en France (0,5% de l’électricité brute produite en 2016).

Toujours d’après les chiffres de l’ADEME, on note également que dans les DOM, 20% de la production brute d’électricité provient de la biomasse et des déchets. Une filière encore trop peu développée en métropole. C’est d’ailleurs le constat majeur qui est fait actuellement que la France s’engage davantage dans le développement des filières hydrauliques et photovoltaïques au détriment d’autres sources, notamment l’éolien offshore et les énergies dépendant de la marée.

des éoliennes au coucher du soleil
A l’heure actuelle, la puissance des éoliennes françaises est 14,3 GW


Le photovoltaïque en tête et l’éolien offshore en retard

On constate ainsi de larges inégalités dans le développement des différentes sources d’énergies renouvelables en France. Aujourd’hui, le solaire photovoltaïque dépasse par exemple les prévisions. Une tendance qui devrait continuer d’être observée dans le futur. En effet, dans le cadre de la révision de la PPE, le gouvernement compte multiplier par cinq la puissance du parc photovoltaïque, qui était de 8,4 gigawatts fin septembre 2018 et qui doit grimper à 40 GW en 2028. En parallèle, on note un retard important de l’éolien et de la géothermie. Le retard de l’éolien étant principalement du à la filière de l’éolien offshore dont les premiers parcs peinent à se mettre en place.

En parallèle, le gouvernement ne prévoit pas d’investissements massifs dans ces infrastructures. D’après la PPE, aux six parcs éoliens attribués par le passé (en Normandie, Bretagne et Vendée) pour un total de 3 GW, on devrait ajouter celui de Dunkerque, de 500 mégawatts (MW) qui sera attribué en 2019. Un autre parc de turbines offshore de 1 GW (situé dans la Manche) sera attribué en 2020. Cela fait toujours 10 fois moins de puissance que le photovoltaïque.

En revanche, l’éolien terrestre devrait bondir dans le futur. À l’heure actuelle, la puissance des éoliennes françaises est 14,3 GW. Elle doit doubler – et même un peu plus – pour passer à 35 GW d’ici 2028. La filière du biogaz devrait elle aussi monter en puissance. L’objectif est qu’elle représente 10% de la consommation de gaz en 2030 contre 0,1 % aujourd’hui.