C’est une annonce qui pourrait s’avérer révolutionnaire dans le monde de l’alimentation si elle fonctionne véritablement. En effet, la start-up américaine Ecovative explique qu’elle peut recréer de la viande grâce à la structure moléculaire du mycélium. C’est à dire en utilisant des racines de champignons.

Alors que la sur-consommation de viande est pointée du doigt pour ses effets sur l’environnement et la biodiversité, le procédé pourrait séduire de nombreuses entreprises et particuliers. 


De l’emballage industriel à la fabrication de steaks

Ecovative n’en est pas à son premier coup d’essai en ce qui concerne des utilisations eco-friendly du champignon. Il y a quelques années, elle a mis au point un système d’emballage novateur, nommé Mushroom Packaging (l’emballage aux champignons). Le produit est conçu en laissant le mycélium pousser autour de déchets agricoles propres, comme des tiges de maïs ou des résidus de coton.

Après quelques jours, les fibres de champignon se mêlent aux déchets et prennent une forme solide. Ils deviennent ainsi une sorte de moule pour un produit à emballer. La matière est ensuite séchée pour interrompre la prolifération des champignons. L’énergie nécessaire à la fabrication de l’emballage est directement puisée par le champignon dans les déchets végétaux, et le tout peut ensuite servir de compost.

Alors que le polystyrène met plusieurs milliers d’année à se décomposer, l’emballage de mycélium, lui, est biodégradable. La solution a séduit plusieurs industriels comme Ikea et Dell. Et aujourd’hui, la start-up compte exploiter les pouvoirs du mycélium à des fins alimentaires.

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les emballages à base de mycélium de la start-up ecovative
Alors que le polystyrène met plusieurs milliers d’année à se décomposer, l’emballage de mycélium, lui, est biodégradable


MycoFlex, la solution qui permettrait de créer de la viande In Vitro

Le « rêve » de la viande in vitro n’est pas nouveau. Les tentatives n’étaient cependant pas concluantes. Le problème principal de ce procédé se situe au niveau de la texture. Les scientifiques parviennent à cultiver des cellules graisseuses et musculaires animales, mais ces cellules sont principalement compressées pour obtenir un équivalent à la chair à saucisses où aux boulettes.

Il est cependant impossible en l’état de recréer une structure de type « entrecôte ». Cependant, en laissant pousser les cellules sur une base de champignons, on peut obtenir une texture plus naturelle et plus charnue. Les tests réalisés par Ecovative se révèlent concluants. Elle a ainsi annoncé il y a quelques jours le lancement de MycoFlex, pour démocratiser ce procédé.

L’objectif d’Ecovative est désormais de rendre sa structure à base mycélium accessible à d’autres sociétés. Elle anticipe de cette manière le développement à grande échelle de « la nourriture du futur » via son produit. 

On reste sceptique. Mais voilà qui aura peut être le mérite de réconcilier vegans et bouchers.