Le problème qui domine le débat public sur l’énergie est le changement climatique puisque la production d’énergie est responsable de 87% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Cela inclut évidemment la production d’électricité, mais aussi la production de chaleur et la mobilité.

En France, notre électricité est majoritairement bas-carbone grâce au nucléaire, mais aussi grâce à de fortes capacités en énergie hydroélectrique (la France est le second producteur européen d’hydroélectricité). Nous sommes en revanche en retard sur nos objectifs en matière de développement des énergies renouvelables, en particulier en matière d’éolien offshore. En matière de production de chaleur, nous sommes en revanche très dépendant du gaz naturel, même si des progrès sont à noter en matière de production de biogaz.

En 2021, à travers le globe, c’est 17,72% de l’énergie primaire qui provient de sources renouvelables ou bas-carbone : c’est seulement 3% de plus qu’en 1995 et 2% de plus qu’en 2015, date des Accords de Paris. Une preuve que malgré l’urgence climatique et les alertes sur le sujet ces dernières années, nos sociétés restent globalement ultra-dépendantes des énergies fossiles.

Graphique - Évolution de la part des énergies bas-carbone dans le monde entre 1965 et 2021
Évolution de la part des énergies bas-carbone dans le monde entre 1965 et 2021

Lire aussi : Accélération des énergies renouvelables, quels sont les principaux enjeux du projet de loi ?


Le nucléaire en baisse, les énergies renouvelables en hausse

De manière plus précise, il faut tout de même noter que la part des énergies renouvelables est en forte progression dans le monde. Elle était de 7,8% en 1995 et atteint presque 14% en 2021. Une part qui a donc quasiment doublé sur cette période, et qui décolle à partir du début des années 2000.

Mais en parallèle, c’est l’énergie nucléaire qui a grandement diminué dans le monde, puisque nous produisons deux fois moins de nucléaire depuis le début des années 2000. De fait, le gain en matière d’énergie renouvelable a été annulé par la perte du nucléaire sur cette même période.

Graphique - Évolution de la part des énergies renouvelables et du Nucléaire dans le monde
Évolution de la part des énergies renouvelables et du Nucléaire dans le monde

L’électricité renouvelable en forte progression

Tout au long des années 1900, le monde a adopté un large éventail de sources d’énergie pour subvenir à ses besoins. D’abord le pétrole, le gaz, puis l’hydroélectricité. Ce n’est que dans les années 1960 que l’énergie nucléaire a été ajoutée au mélange. Les énergies renouvelables modernes, le solaire et l’éolien, n’ont été ajoutées que beaucoup plus tard, dans les années 1980. En revanche, cette accumulation de sources d’énergies ne représente pas, pour le moment, une transition claire.

Il y a pourtant matière à espérer. Dans plusieurs pays européens – comme le Royaume-Uni ou la France – le charbon ne représente plus grand chose dans le mix-énergétique. Mais la réouverture récente de la centrale à charbon de Saint-Avold nous rappelle que cette transition n’en est qu’à ses débuts et qu’elle pourrait prendre encore longtemps avant d’être complète autour d’énergies renouvelables.

Néanmoins, dans un rapport publié cette semaine, l’agence internationale de l’énergie (AIE) estime que les énergies renouvelables dépasseront le charbon au début de 2025 en termes de capacité de production. « Entre 2022 et 2027, les énergies renouvelables doivent croitre de 2.400 GW dans notre scénario central, c’est l’équivalent de l’ensemble des capacités de production d’électricité installée en Chine actuellement. Cela représente aussi une accélération de 85 % par rapport aux cinq années précédentes » précise ainsi l’Agence.

Lire aussi : Les levées de fonds marquantes des startups françaises des énergies renouvelables en 2022