Début juillet, le plan de sauvegarde de la biodiversité présenté par Nicolas Hulot incluait la création d’un « shazam des plantes ». Riche idée si l’en est.
Et comme lui, vous êtes sûrement nombreux à avoir déjà pensé à une telle application mobile lors de ballades dans la nature. Prendre une photo d’une plante, d’un insecte, d’un oiseau et savoir de quoi il s’agit. Ce serait facile et utile, non ?
La technologie peut elle nous permettre d’améliorer notre connaissance des espèces animales et végétales qui nous entourent ? La mise en réseau de ces informations pourrait elle permettre d’améliorer la protection de la biodiversité ?
Oui, à tout point de vue. Et d’ailleurs ces applications existent déjà.
3 applications mobiles pour mieux connaître la biodiversité et mieux la protéger
Utiliser nos smartphones pour mieux connaître la biodiversité, c’est possible. Ces applications permettent également de faire avancer la recherche grâce aux données transmises (photos, géolocalisation). In fine, cela permet de mieux gérer la protection de la faune et de la flore.
En plus, c’est même gratuit, sans publicité et d’intérêt général. On vous en présente quelques unes.
1. Pl@ntnet – Le fameux shazam des plantes
Oui, le « shazam des plantes » existe déjà depuis longtemps. Créée en 2009, pl@ntnet est une application mobile de sciences participatives qui vous permet d’identifier les plantes présentes autour de vous à partir de vos photos.
Basée sur une technologie de reconnaissance d’images, l’application permet de nourrir la curiosité des utilisateurs. En quelques clics, vous avez le nom de la plante qui se trouve devant vous, mais aussi un lien vers sa page wikipedia.
C’est aussi un projet utile pour faire avancer la recherche et la protection de la biodiversité. Cette application est à l’initiative d’instituts de recherches (l’INRIA, l’INRA, le CIRAD et l’IRD). Les photos publiées permettent d’enrichir la connaissance que nous avons de la manière dont la flore évolue sur le territoire français.
A titre d’exemple, cela permet de mettre en place des modèles de prédiction de la répartition des plantes et de leurs (probables) migrations. Elle peut aussi permettre d’identifier des espèces invasives où importées.
2. INPN espèces – Pour inventorier notre patrimoine
Lancée en 2016 par le Muséum National d’Histoire Naturelle, INPN espèces est une application mobile qui permet de découvrir les espèces présentes autour de vous. La géolocalisation d’une commune vous fournira ainsi les informations sur la faune et la flore locale : caractéristiques des espèces qui y vivent, mais aussi leurs répartitions où statuts de conservation.
Cependant l’application va plus loin et permet également de participer à cet inventaire de la nature. En effet, depuis peu, une nouvelle fonctionnalité vous donne la possibilité de partager vos propres observations. Il est ainsi possible d’aider les scientifiques du Museum à tenir à jour cette surveillance de notre patrimoine.
3. Biodiv’Go – Apprendre la biodiversité en jouant
L’application Biodiv’Go est directement inspirée du très célèbre Pokemon Go. Ici cependant, au lieu de chasser des salamèches, vous êtes à la recherche de véritables animaux.
L’idée est notamment de favoriser la connaissance de la faune et la flore locale via des défis proposés. A la manière d’un explorateur, il vous faudra donc repérer telle libellule où tel papillon. Découvrir fleurs et arbustes. Vous serez chargé de collectionner (virtuellement) les plantes et insectes que vous croiserez au fur et à mesure de vos ballades.
Là aussi, le concept vise à sensibiliser l’utilisateur à la biodiversité qui l’entoure et lui permettre de mieux la connaître.
Après tout, ne protégeons nous pas toujours mieux ce que nous connaissons ?
D’autres initiatives existent et devraient voir le jour
Bien entendu, hormis ces 3 applications mobiles, il existe encore davantage de sites et manière d’utiliser la technologie pour le bien de la nature.
Il y a par exemple le Spipoll (Suivi photographique des insectes pollinisateurs). Une initiative soutenue par la fondation pour la nature et l’homme qui vise à obtenir des données quantitatives sur les insectes pollinisateurs et/ou floricoles. La diminution radicale des abeilles domestiques n’est plus une surprise. Les chercheurs ont cependant besoin de données sur les pollinisateurs sauvages. Avec spipoll, vous pouvez ainsi les prendre en photos et les transmettre sur leur site pour aider les chercheurs à les cartographier.
Il y a aussi l’ONF qui à créée clés de forêt, un shazam des arbres qui vous permet de reconnaître les 29 essences d’arbres existantes dans nos forêts. On peut citer également sentinelles de la nature. Un projet porté par France Nature Environnement – des associations et des fédérations de protection de la nature. il permet de signaler les initiatives favorables à l’environnement sur le territoire et – à l’inverse – les dégradations constatées. Le but : prévenir et résorber les atteintes à l’environnement et faire connaître des initiatives positives.
D’autres existent probablement. Si vous les connaissez, n’hésitez pas à nous avertir afin que nous mettions à jour cet article !