Circular Challenge Citeo est un accélérateur de projets dédiés à l’économie circulaire dédiés à l’économie circulaire des emballages ménagers et papiers graphiques. Il vise à faciliter le passage à l’échelle des solutions innovantes avec l’ambition de réconcilier performance économique et impact environnemental, grâce à un accompagnement sur mesure d’un an.

Les Horizons, en partenariat avec Citeo, vous propose de découvrir en détail ces innovations et les perspectives qu’elles offrent en matière d’économie circulaire.




Les Horizons : Julien Bocquenet, pouvez-vous nous ré-expliquer ce que vous proposez avec Coqli ? 

Julien Bocquenet : Coqli, c’est une entreprise qui fabrique des emballages en carton à destination des entreprises. Nous leur proposons une fabrication 100% française, avec des délais courts, et elles ont la possibilité de déterminer la configuration dimensionnelle dont elles ont besoin, ainsi qu’une personnalisation graphique.

Nous transformons du carton ondulé biosourcé et recyclé, et nous proposons uniquement des papiers recyclés, recyclables et biodégradables. Notre impact environnemental est donc réduit au strict nécessaire, d’autant que nous ne faisons que de la fabrication à la demande, ce qui fait que nous n’avons aucun stock. 


Qu’est-ce-qui vous a motivé à lancer ce projet ? 

Avec mon associé, Renaud Blampain, nous avions envie d’agir sur l’impact du e-commerce en nous focalisant sur les emballages. Coqli est donc née en 2021 de cette envie, et notamment parce que nous avions constaté la forte augmentation du e-commerce dans les usages.

Or, nous avons tous les deux passé plus de 15 ans dans l’industrie de l’emballage, à constater que les industriels n’ont pas les capacités de produire des emballages en petite série à des coûts intéressants. Nous devions donc souvent décliner des commandes provenant de petites entreprises puisqu’il n’y avait pas de solution sur le marché. Et à force de refuser des demandes de clients, l’idée de Coqli est née.  


À qui s’adresse votre solution ?

Nous nous basons sur le besoin en emballage de nos clients. Notre ambition, c’est de faciliter l’accès à des emballages sur-mesure, personnalisés et éco-responsables à toutes les entreprises, y compris les plus petites. Nous avons donc des cibles larges, qui ont un point commun : elles ont des petits et moyens besoins en emballages.

Au sein de Coqli, nous sommes ainsi spécialisés sur des volumes qui oscillent entre la dizaine d’emballages, et jusqu’à 1 500-2 000 colis. Toutes les entreprises qui consomment ce volume d’emballages sont potentiellement des clients.

Si 100% des emballages étaient optimisés, c’est un camion de livraison sur trois qui pourrait être retiré du trafic


Quel est l’impact recherché par votre solution ? 

Ce que nous recherchons, c’est à avoir un impact sur l’empreinte environnementale du e-commerce. L’un de nos arguments principaux, c’est de réduire le vide dans les colis. Selon les études européennes actuelles, il y a encore entre 30% et 45% de vide dans les colis du e-commerce aujourd’hui. Or, si 100% des emballages étaient optimisés, c’est un camion de livraison sur trois qui pourrait être retiré du trafic, avec donc une réduction de la pollution atmosphérique et des nuisances liées au trafic.


Quel est votre modèle économique ?

Nous produisons nous-mêmes les emballages que l’on vend, en appliquant une marge sur le coût de revient.


Où en êtes-vous aujourd’hui dans votre roadmap ? Quels sont les leviers qui vont vous permettre d’accélérer ? 

Nous avons fondé Coqli en janvier 2021, démarré en septembre dernier la mise en production, puis notre lancement officiel s’est fait en janvier 2022. Pour accélérer, nous allons mettre en place une levée de fonds pour structurer une équipe, et pour pouvoir conquérir le marché national dans un premier temps. Notre objectif est, à la fin de l’année, d’ouvrir notre marché à l’Allemagne et la Suisse, puis par la suite aux pays d’Europe de l’Ouest pour essayer de couvrir environ 75% du marché européen d’ici 2025. 

Nous souhaitons que l’économie circulaire devienne le standard de l’industrie et du commerce


Vous avez intégré récemment le programme Circular Challenge Citeo : qu’est-ce-qui vous a intéressé dans cet accompagnement ? 

Dans la mesure où notre coeur de métier c’est l’emballage, et que Citeo est l’organisme qui a la mission de gérer l’éco-conception des emballages et leur traitement de fin de vie, ils nous ont semblé être des partenaires privilégiés. De l’autre côté, on espère leur apporter une solution à soumettre à leurs clients, d’autant plus qu’ils ont l’habitude de s’adresser à de grands groupes.


Après ces premiers mois d’accompagnement, que retirerez-vous de ce programme ? Quels en sont les bénéfices ? 

À l’occasion des différents échanges que nous avons eu dans ce cadre, nous avons bénéficié d’informations pertinentes sur le plan législatif et environnemental, qui représentent pour nous un véritable appui technique. C’est aussi un levier qui permet de crédibiliser notre projet, qui était naissant au moment où nous avons commencé à échanger avec Citeo.  

Enfin, Circular Challenge Citeo nous offre aussi un gain de visibilité : nous allons participer au Change Now Summit, à Paris, en mai. Ce haut-lieu de l’économie circulaire nous assure des relais de visibilité que nous n’aurions pas pu nous permettre au vu de notre niveau de développement actuel sinon.


Quels sont les prochaines étapes pour vous à court et moyen-terme ? 

Nous comptons diversifier la gamme des produits que nous proposons, car actuellement nous comptons 4 modèles d’emballages sur notre plateforme en ligne. L’idée est de pouvoir couvrir la plupart des besoins en emballages dans les années qui viennent, avec pour ambition de devenir une référence dans le monde de l’emballage.  


Pour les 5 ans à venir, quels seraient vos souhaits et vos envies pour l’économie circulaire ? 

Nous souhaitons que l’économie circulaire devienne le standard de l’industrie et du commerce. Nous souhaitons que les gens considèrent comme aberrant le fait de ne pas optimiser les déchets générés dans l’industrie, ou que les enseignes se permettent d’envoyer des colis au 3/4 vides, ou encore qu’il y ait des filières qui n’aient pas intégré le recyclage ou l’upcycling.

Il faudrait une prise conscience de la part des consommateurs, que ceux-ci réalisent l’importance de l’application des principes de l’économie circulaire dans tous les domaines. 


Vous souhaitez en savoir davantage sur le programme Circular Challenge Citeo et candidater pour la prochaine promotion de cet accélérateur ? (candidatures ouvertes jusqu’au 31 mai 2022) : c’est par ici