Circular Challenge Citeo est un accélérateur de projets dédiés à l’économie circulaire des emballages ménagers et papiers graphiques. Il vise à faciliter le passage à l’échelle des solutions innovantes avec l’ambition de réconcilier performance économique et impact environnemental, grâce à un accompagnement sur mesure d’un an.
Les Horizons, en partenariat avec Citeo, vous propose de découvrir en détail ces innovations et les perspectives qu’elles offrent en matière d’économie circulaire.
Les Horizons : Jules Hammond, pouvez-vous nous ré-expliquer ce que vous proposez avec BeFC ?
Jules Hammond : Avec BeFC, nous produisons une solution énergétique, entièrement organique et biosourcée, qui remplace les batteries miniatures dans les appareils électroniques à faible puissance. Nous avons ainsi développé les premières piles à biocarburant, qui fonctionnent sans métal, ni plastique. Nos piles sont donc composées de papier, de sucre et d’enzymes utilisées pour convertir les sucres et l’oxygène de l’air en électricité. L’utilisation de ces matériaux biosourcés nous permet ainsi de faciliter l’élimination et le recyclage, et nos piles sont sûres et durables.
Qu’est-ce-qui vous a motivé à monter ce projet ?
BeFC est un spin-off du CNRS. Historiquement, nos recherches se concentraient sur les piles à combustible biologique implantables : le concept original était d’implanter des piles à combustible biologique à l’intérieur du corps afin d’utiliser le glucose et l’oxygène du sang. Nous souhaitions utiliser cette énergie stockée dans le glucose et dans l’oxygène pour produire de l’électricité, notamment pour faire fonctionner des appareils tels que les pacemakers.
Quel est l’impact recherché par votre solution ?
Aujourd’hui, une personne sur trois admet jeter régulièrement des piles à la poubelle, tandis qu’on estime que 15 milliards de piles miniatures sont incinérées par an, en moyenne. Face à cette pollution de grande envergure, nous souhaitons permettre la transmission de données, comme le fait une pile « classique », mais sans les inconvénients de la batterie. La solution que nous développons permet notamment d’alimenter de petits appareils médicaux ou logistiques, et notre mission principale est de représenter une source d’énergie alternative.
On estime que 15 milliards de piles miniatures sont incinérées par an, en moyenne
À qui s’adresse votre solution ?
Nous sommes spécialisés sur le marché de la pile à durée de vie courte, qui peut durer quelques heures ou quelques jours, et nous adressons donc notre solution, pour le moment, essentiellement au marché médical ou celui de la logistique.
Nous travaillons donc avec certaines grandes entreprises pour remplacer les piles de leurs produits, en ce qui concerne par exemple le suivi de la température et de l’humidité des produits pharmaceutiques, ou pour des produits à porter sur soi afin de mesurer les facteurs de santé, etc.
Pour le moment, nous restons spécialisés sur le B2B et ne vendons pas nos piles directement aux consommateurs finaux, mais nous espérons que nos produits seront sur le marché dans les prochaines années.
Quel est votre modèle économique ?
Nous imprimons des piles à une vitesse très élevée, à faible coût, pour concurrencer les technologies de type piles Alcaline. Pour ce faire, sur une base en papier, nous imprimons les différents composants de la pile à biocarburant. Nous lui apposons ensuite une étiquette numérique, que nous produisons également. Nous vendons le tout comme une solution complète.
Où en-êtes vous aujourd’hui dans votre roadmap ? Quels sont les leviers qui vont vous permettre d’accélérer ?
Aujourd’hui, nous venons de clôturer un tour de table, destiné à financer l’industrialisation de notre technologie. Cette avancée va nous permettre de réduire nos coûts de production, pour entrer sur le marché de masse en 2024.
Vous avez récemment intégré le programme Circular Challenge Citeo : qu’est-ce-qui vous a intéressé dans cet accompagnement ?
Chez BeFC, nous considérons qu’il est très important de comprendre l’impact que nos solutions pourraient avoir sur l’environnement. Nous travaillons donc avec Citeo pour comprendre l’impact de notre technologie sur les flux de recyclage du papier, du carton et du verre.
Après ces premiers mois d’accompagnement, quels bénéfices retirez-vous de ce programme ?
Nous bénéficions de l’équipe d’experts de Citeo, afin de comprendre l’impact que nos produits peuvent avoir sur l’environnement. Citeo possède en outre un grand réseau d’organisations spécialisées dans le recyclage, ce qui nous est utile pour étudier les processus de recyclage. Enfin, nous souhaitons travailler avec Citeo dans la mesure où l’entreprise a connaissance des défis que doit relever une startup pour mettre une nouvelle technologie sur le marché.
Quelles sont les prochaines étapes pour BeFC à court et moyen terme ?
À court-terme, notre objectif est d’identifier de nouveaux partenaires industriels avec lesquels nous pourrions travailler sur de futures applications des batteries pour les emballages. Et en ce qui concerne le moyen terme, notre ambition est de finaliser l’industrialisation de nos produits, et de minimiser le coût et l’énergie nécessaire à la production de nos piles.
Vous souhaitez en savoir davantage sur le programme Circular Challenge Citeo et candidater pour la prochaine promotion de cet accélérateur ? (candidatures ouvertes jusqu’au 31 mai 2022) : c’est par ici