La France souhaite doubler la part des énergies renouvelables de son mix-énergétique d’ici 2030 afin d’atteindre le seuil des 30%. Une stratégie qui s’appuie sur des filières performantes – l’hydraulique en tête – mais aussi sur le développement de nouvelles filières. Alors que 150 nouveaux projets dans l’éolien terrestre ont été annoncés récemment, une étape vient d’être franchie la semaine dernière dans le domaine de l’éolien en mer.

Une accélération bienvenue qui vient répondre à un large paradoxe. Alors que nous disposons d’un littoral étendu, il n’y a à ce jour en France aucune éolienne offshore en activité. On en dénombre pourtant près de 4 000 sur le continent européen, installées dans dix pays. Nous en aurons au moins 80 d’ici 2022 grâce au parc qui doit voir le jour au large de St-Nazaire. Un autre parc verra le jour près de Dunkerque et des appels d’offres sont lancés afin de soutenir la croissance de cette filière.

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Le parc éolien offshore de St-Nazaire enfin officialisé

Le développement des énergies renouvelables en mer, et notamment de l’éolien en mer, est une composante majeure de la stratégie de la France en matière de transition énergétique. Le vent étant plus fort et plus régulier en mer, les éoliennes y tournent environ deux fois plus que sur terre. Les éoliennes installées en mer sont par ailleurs en moyenne deux à quatre fois plus grandes que les éoliennes terrestres. Elles produisent donc plus d’énergie. Enfin, la taille des espaces en mer permet d’installer un grand nombre d’éoliennes pour des puissances totales importantes, équivalentes à la moitié d’un réacteur nucléaire par parc.

Pour ces raisons, le Gouvernement a accéléré le déploiement de l’éolien en mer pour faire de la France un leader en matière d’énergie marine renouvelable. Cette accélération passe en premier lieu par la réalisation des projets déjà engagés. Avec le rejet par le Conseil d’Etat des recours déposés contre le projet de parc à Saint-Nazaire, ce sont 80 éoliennes, produites à Saint-Nazaire par General Electric, qui seront installées en mer d’ici 2022. Elles permettront de couvrir 20 % de la consommation électrique de Loire-Atlantique et généreront 8 millions d’euros par an de recettes fiscales pour les collectivités locales et les pêcheurs. 

 « Avec le lancement aujourd’hui du projet de parc de Saint-Nazaire, la France entre enfin dans l’ère des éoliennes en mer. D’ici 2022, 80 éoliennes installées au large de Saint-Nazaire permettront ainsi de fournir 20% de l’électricité de la Loire-Atlantique. C’est une première en France. Mais nous n’en restons pas là, nous accélérons. Aujourd’hui, nous initions également le projet de parc de Dunkerque, à un tarif comparable aux meilleurs résultats européens, qui démontre la compétitivité de la filière française. Demain, nous lancerons et attribuerons des projets de plus grande envergure : 1GW par an, contre 750MW prévus initialement dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie, en travaillant avec tous les territoires » a déclaré François de Rugy.

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45 éoliennes offshore à Dunkerque en 2026

Cette accélération passe en second lieu par la réalisation immédiate de nouveaux projets soutenus par le Ministère de la Transition écologique et solidaire. A l’occasion de son déplacement, François de Rugy a annoncé sa décision de retenir le groupement composé d’EDF Renouvelables, Innogy et Enbridge, pour la construction et l’exploitation du parc éolien de Dunkerque.

D’une puissance de près de 600 MW et composé d’environ quarante-cinq éoliennes, il permettra de produire 2,3 TWh/an d’électricité à partir de 2026, soit la consommation de 500 000 foyers français. Le tarif proposé par le groupement, qui est notablement inférieur à 50 €/MWh, a été le mieux classé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui a réalisé l’instruction de l’ensemble des projets. Il s’agit ainsi d’un tarif comparable aux meilleurs résultats européens, qui démontre la compétitivité de la filière française de l’éolien marin. Lorsque le prix de marché de l’électricité sera supérieur à ce tarif très compétitif, c’est le budget de l’Etat qui récupèrera la différence.

Le développement du projet, en accord avec toutes les parties prenantes et sous l’égide du Ministère de la Transition écologique et solidaire, génèrera de nombreuses retombées positives pour le territoire, tant d’un point de vue économique qu’environnemental. Le groupement d’entreprises s’est en effet engagé à recourir à des petites et moyennes entreprises, et à favoriser l’emploi local et l’insertion sociale.

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Une augmentation des objectifs prévus par la PPE

Enfin, François de Rugy a annoncé l’augmentation des objectifs des énergies marines renouvelables fixés dans le Programmation pluriannuelle de l’énergie. Le projet publié en janvier 2019 prévoyait le lancement et l’attribution de projets éolien en mer pour une moyenne d’environ 750 MW par an d’ici 2024. Conformément à l’annonce du Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale, François de Rugy a annoncé le rehaussement de cette ambition en fixant un objectif d’1 GW par an.

Plusieurs projets déjà lancés permettront de commencer à y répondre, notamment celui du parc de 1000 MW, prévu au large de la Normandie et qui fera bientôt l’objet d’un débat public qui permettra de déterminer une ou plusieurs zones propices à son développement, dans le respect de la biodiversité marine et des activités en mer.

Trois appels d’offres pour des parcs éoliens flottants commerciaux, une première en Europe, seront par ailleurs lancés :

– L’un de de 250 MW, soit une vingtaine d’éoliennes, sera bientôt lancé et attribué au sud de la Bretagne en 2021 avec une participation du public à venir en association avec le Conseil Régional de Bretagne ;

– Puis deux parcs de 250 MW chacun seront lancés en Méditerranée dans les régions Occitanie et PACA. 

Ces champs éoliens auront vocation en cas de bonne performance sur les tarifs à être étendus ultérieurement pour atteindre plus de 750 MW permettant de profiter de raccordements électriques mutualisés. François de Rugy a annoncé enfin que des volumes additionnels d’éolien posé seraient construits avec le lancement d’un nouveau projet au large d’Oléron d’une taille à déterminer entre 500 et 1000 MW.