Granting Society with Low environmental impact innovative Packaging (qui se prononce Glopack) est un projet de recherche européen, lancé en 2018 pour une durée de 3 ans, et coordonné par Valérie Guillard, professeur à l’Université de Montpellier. Ce projet qui regroupe une quinzaine de partenaires vise à créer une nouvelle génération d’emballages pour les produits alimentaires afin de mettre fin à la pollution inhérentes aux emballages en plastique.

Mais les chercheurs du projet Glopack souhaitent aller plus loin qu’un simple emballage biodégradable. Leur idée est d’avoir un emballage qui soit également intelligent, qui puisse communiquer sur l’état des aliments qu’il contient afin de réduire le gaspillage alimentaire. Une idée qui, si elle arrive à maturité, pourrait changer le monde de l’agroalimentaire.

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prototype emballage glopack


Un emballage écoconçu et biodégradable

Parmi les parties prenantes du projet Glopack, on retrouve l’Université de Montpellier – coordinateur du projet – mais aussi d’autres acteurs comme le bureau d’études franco-allemand spécialisé dans l’agroalimentaire durable Ecozept ; l’institut indépendant d’études marketing Symetris, le consortium d’instituts de recherche belges Pack4food (qui réunit plus de 60 entreprises de l’emballage des denrées alimentaires) et d’autres labos et entreprises en Italie, au Portugal et en Hongrie.

Cet ensemble regroupe des scientifiques, des professionnels de l’agroalimentaire, du packaging et du marketing afin de réfléchir ensemble à la meilleure manière de créer des emballages durables. Mais des emballages durables qui soient en adéquation avec les problématiques du monde alimentaire (notamment au regard de la conservation et de la dégradation des aliments).

En premier lieu, leur souci est de réfléchir à des matériaux qui soient durables et biodégradables. Ce qui implique de mettre en avant des pratiques d’écoconception et d’économie circulaire. On parle ainsi d’emballages bio-circulaires. C’est à dire conçu grâce à des matériaux biodégradables issus de la conversion de résidus agroalimentaires. Une première étape pour garantir une réduction et une revalorisation des déchets. Mais ce projet va plus loin en imaginant des emballages actifs et communicants.


Un emballage actif pour améliorer la conservation des aliments

L’autre particularité de ce projet est de réfléchir à rendre nos emballages non seulement durables, mais aussi intelligents. Une intelligence qui leur permettrait d’améliorer la conservation et la durée de vie des aliments qu’ils protègent. Une intelligence qui leur permettrait également de communiquer sur la détérioration des aliments. Et grâce à cela, l’emballage deviendrait un outil de lutte contre le gaspillage.

Il y a plusieurs acteurs de la Foodtech qui alertent sur ce sujet depuis quelques années. Too Good To Go, avec le groupe Carrefour, propose par exemple de modifier les dates de péremption pour lutter contre le gaspillage. Au même titre qu’on retrouve des start up innovantes comme Cryolog ou Biotraq qui utilisent la technologie et le numérique pour prévenir des risques de rupture de chaîne de froid afin de réduire le gaspillage.

En ce qui concerne le projet Glopack, l’idée est dans un premier temps de se baser sur deux éléments : un emballage actif, c’est à dire basé sur des éléments biologiques, pour assurer la conservation des aliments sans additifs. Le second, c’est d’intégrer à ces futurs emballages des puces RFID qui communiquent sur l’état de dégradation des denrées alimentaires. Une solution qui interroge car il existe un paradoxe entre la puce RFID et l’aspect biodégradable de l’emballage.

Néanmoins, ce projet de recherche est intelligent à plusieurs égards. Désormais, d’ici 2021, plusieurs prototypes d’emballages vont être développés et présentés à titre expérimental afin d’évaluer leurs possibilités commerciales.

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