D’après les chiffres de la FAO, le monde a produit, sur l’année 2020, pas moins de 330 millions de tonnes de viande. Un chiffre énorme qui était pourtant une satisfaction : 2020 enregistrait une baisse de la consommation de viande de 1,7 % par rapport à 2019, année qui avait elle-même connu un repli de 1 % par rapport à 2018.

C’est que le cycle de production de la viande en fait l’aliment le plus polluant que nous consommons. On estime en effet qu’il faut 60 kg d’équivalent CO2 pour produire 1 kilo de viande de boeuf. Une empreinte carbone 30 fois plus élevée que celle du blé. Chaque diminution de la consommation est donc un bénéfice net pour l’environnement. D’autant qu’une alimentation moins carnée permettrait aussi de « libérer » des espaces agricoles pour d’autres usages.

Cependant, se passer de viande n’est pas chose aisée et c’est la raison pour laquelle de nombreuses entreprises s’engouffrent depuis quelques années dans le créneau du « simili carné » : des alternatives végétales à la viande. En France, à côté de ce que proposent les agroindustriels, la startup HappyVore s’est rapidement imposée dans le paysage.

Fondée par Cédric Meston et Guillaume Dubois en 2019, elle commercialise aujourd’hui 12 références dont des steaks végétaux, des aiguillettes ou encore des merguez. Des produits qui ont donc le goût, la texture et l’odeur de la viande, mais qui sont uniquement composés de végétaux. « Il y a une base protéinée sur chaque produit. Souvent de la protéine de blé. Ensuite, nous utilisons, par exemple, du jus de betterave pour la coloration. Pour le goût et la texture, nous travaillons sur des combinaisons d’arômes naturels qui, séparément, n’ont rien à voir avec la viande mais qui, une fois ensemble, permettent de reproduire un goût similaire à celui de la viande » nous expliquait récemment Cédric Meston, co-fondateur de la structure.

Actuellement, les viandes végétales signées HappyVore se retrouvent dans plus de 2 000 points de vente et dans plus de 1 000 restaurants répartis sur le territoire national. Ils sont également disponibles en vente sur la boutique en ligne de la marque. Et après une année 2021 qui lui a permis notamment de s’installer en grande distribution dans des enseignes comme Carrefour et Auchan, la marque continue son industrialisation avec le lancement prochain d’une usine de production.

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La plus grande usine de production dédié au simili carné en France

HappyVore a donc annoncé en ce 14 juin 2022 son projet d’installer une usine de production à Chevilly, dans la région Centre-Val de Loire, sur un site agroalimentaire que la société rénove intégralement. « Nous sommes très fiers de lancer ce site de production de plus de 10 000 tonnes de capacité, qui va nous permettre d’augmenter nos capacités de production, d’innover davantage et d’accroître la diffusion de nos produits en France » explique ainsi Guillaume Dubois, autre co-fondateur de la startup.

Région agricole, cette implantation dans le Centre-Val de Loire pourrait permettre à la jeune pousse de profiter des cultures de la région : céréales, tournesol, pommes de terre et betterave. tout en créant un « impact positif pour le bassin d’emplois du nord d’Orléans » témoigne François Bonneau, le Président de la Région Centre-Val de Loire, ainsi qu’un exemple réussi de la réhabilitation d’une friche industrielle.

Pour la startup, c’est donc une nouvelle étape qui s’ouvre, après avoir bouclé une seconde levée de fonds de 35 millions d’euros auprès d’acteurs comme Invus, le groupe Artal et des entrepreneurs de renom comme Adrien de Schompré (co-fondateur de Sushi Shop) et Philippe Cantet (Innocent, Shopmium). Elle rejoint ainsi les nombreuses startups agritech françaises à avoir levé des fonds en 2022.

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