Deaverde est une start-up bourguignonne spécialisée dans l’agriculture de précision, et qui met le numérique au cœur des activités agricoles. En créant Notiphy, une technologie qui informe sur les traitement phytosanitaires en cours dans une parcelle, la start-up a pour objectif de réduire l’exposition des promeneurs et ouvriers agricoles à certains produits, et donc de préserver leur santé.

Pour Mario Rega, fondateur de la structure, l’idée est née lors d’une promenade près des vignes. « Lorsque l’on rentrait à la maison, nos vêtements sentaient le soufre » précise t’il à ce sujet. Un constat qui fait écho à d’autres nouvelles sur ce problème. En 2014, par exemple, deux châteaux viticoles, dans le Bordelais, sont mis en examen pour des effets secondaires (maux de gorge, picotement dans les yeux) observés sur les enfants d’une école primaire voisine. L’épandage de produits phytosanitaires en est la raison principale.

D’où la naissance du projet Deaverde, qui est alors d’utiliser la technologie pour informer sur les traitements en cours, et éviter justement des expositions nocives à ces produits. Une entreprise qui fait partie des start up Dijonnaises oeuvrant pour la transition écologique.


Notiphy, pour protéger les promeneurs des expositions aux pesticides

Mario Rega a imaginé un logiciel pouvant solutionner les asymétries d’information concernant l’épandage de produits phytosanitaires : Notiphy. Ce logiciel informe les ouvriers et usagers d’un domaine agricole des traitements phytosanitaires en cours sur une parcelle. L’usage est simple, le chef de culture renseigne le traitement prévu et, automatiquement, un SMS est ensuite envoyé aux différentes parties prenantes pour les prévenir des traitements à venir, de leur réalisation, de la DRE (délai de rentrée au champ) liée au produit, etc.

Plus récemment, la box Notiphy, un second produit, a été mis en place pour informer également les personnes n’ayant pas accès au logiciel, c’est à dire les promeneurs et riverains. « Il n’y avait rien qui pouvait donner l’information sur la présence de ces produits« . Grâce à cette box implantée en bordure des vignobles, et qui informe les promeneurs sur les traitements phytosanitaires réalisés, Deaverde participe à réduire certains risques pour la santé.

Un dispositif qui a aussi un objectif environnemental, puisqu’elle cherche à éveiller les consciences sur les dangers que peuvent représenter l’usage trop important de produits phytosanitaires. L’idée étant qu’à terme, les viticulteurs puissent se tourner vers une viticulture plus raisonnée.

box notiphy deaverde
La box Notiphy de Deaverde, en bordure d’une vigne.


Un coup de pouce pour une agriculture durable 

Pour cette raison, le jeune structure ne se limite pas à un produit qui informe et travaille d’ores et déjà à d’autres projets ainsi qu’à une activité de conseil pour les viticulteurs qui souhaiteraient réduire leur usage de produits phytosanitaires. Une manière aussi d’orienter la filière vers de nouvelles pratiques, alors que la viticulture française représente un exemple au niveau mondial.

En ce qui concerne l’utilisation des produits phytosanitaires, la technologie est une solution tout comme, cependant, le recours à d’autres initiatives qui font davantage appel à la biologie. C’est ce que propose par exemple la start up Mycophyto qui recommande l’utilisation de certaines plantes associées à des champignons pour revitaliser les sols et booster la croissance des plantes. D’autres initiatives en matière d’agroécologie se tournent sur la gestion des adventices et mauvaises herbes, par exemple. À l’image de travaux récemment publiés par l’INRA et qui mettent en évidence qu’une gestion raisonnée des adventices permet de limiter les pertes de rendements sur une parcelle.

D’une manière plus générale, Deaverde s’inscrit également dans une mouvance Agtech sur laquelle la France est largement présente aujourd’hui. Grâce à un patrimoine riche et un écosystème très actif, à l’image de ce que proposent des acteurs comme La Ferme Digitale ou encore Agronov, la technologie pourrait devenir l’une des clés pour réussir la transition vers une agriculture durable.

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