En Allemagne, près de Cologne, la forêt de Hambach est un lieu emblématique. Probablement aussi connu que le bocage de Notre-Dame-Des-Landes en France. Et pour cause, depuis 6 ans, s’y est crée une « Zone à défendre » visant à préserver une forêt. 

En effet, là-bas, le groupe RWE – qui exploite des mines de charbon – a déjà rasé une partie de cette forêt afin d’exploiter du lignite. Il souhaite désormais étendre son terrain sur les 10% restant. Ce qu’un grand nombre d’associations écolos refusent bec et ongles. Il y a quelques temps, la « ZAD » a été évacuée par la police Allemande. Mais l’entreprise RWE n’a pas pu entamer la déforestation suite à une décision de justice. Un arrêt de déboisement provisoire en fait, le temps que soit réalisée une étude d’impact au sujet d’une espèce de chauve-souris présente dans le coin. 

C’est au profit de cet arrêt momentané que la start-up Berlinoise Ecosia est sortie du bois. Le moteur de recherche à impact positif qui défend les arbres depuis bientôt 10 ans a proposé 1 million d’euros au groupe RWE pour racheter la forêt. 

Des arbres prêt à être plantés à Madagascar grâce à Ecosia
Des arbres prêt à être plantés à Madagascar – photo : Ecosia


Ecosia, le moteur de recherche qui participe à la reforestation

C’est en 2009 que Christian Kroll fonde Ecosia. Il s’agit d’un moteur de recherche alternatif à Google, comme peuvent l’être DuckDuckGo et Qwant. Cependant, si ceux-là sont spécialisés dans la protection des données personnelles, la particularité d’Ecosia est d’être centré sur une action plus écologique : la reforestation. Et quand on connait le rôle qu’ont les forêts sur le climat, on ne peut que soutenir l’initiative.

Alors, comment fonctionne Ecosia ? C’est assez simple. Les recherches sont indexées sur les résultats de Bing et améliorés par des algorithmes propres à Ecosia. Ce qui permet au moteur d’être tout à fait pertinent. Le site consacre ensuite 80% des revenus publicitaires dégagés par les utilisateurs (clic ou performance) à des actions de reboisement. D’après leurs chiffres, il faut effectuer en moyenne 50 recherches pour planter un arbre. Le moteur de recherche éthique revendique à ce jour près de 7 millions d’utilisateurs ayant permis de planter plus de 41 millions d’arbres.

Sur le seul mois d’août, plus d’un million d’arbres ont été plantés aux quatre coins du monde : Nicaragua, Colombie, Ouganda, Burkina Faso, Kenya mais aussi aux US. Par ailleurs, la société Ecosia est une entreprise qui se veut vertueuse dans son fonctionnement. Conscient qu’Internet est un système énergivore très polluant, l’entreprise a décidé – à l’instar de Google où d’autres grands noms de la tech – de tout faire pour avoir un impact neutre en terme de CO2. La start-up a donc décidé de construire en 2017 sa propre centrale solaire permettant à ses serveurs de fonctionner avec 100% d’énergie propre. 

1 millions d'arbres plantés grâce à Ecosia en août 2018
En Août 2018, plus d’1 millions d’arbres ont été plantés dans le monde grâce à ce moteur de recherche – photos : Ecosia


Les moteurs de recherche à impact positif se multiplient

Aujourd’hui, la petite entreprise technologique Berlinoise s’oppose frontalement à un géant de l’électricité afin de préserver ce qui reste d’une forêt. En retrait de l’image souvent décriée des militants écolos, il s’agit là d’une nouvelle manière de lutter : business contre business, mais l’un des deux est un business qui veut préserver l’environnement. À l’instar du développement de certaines start up comme Ecotree, il s’agit là d’un beau symbole de cette transition entrain de s’opérer dans nos sociétés. 

Ecosia aura t’elle les moyens de racheter la forêt de Hambach alors que sa première offre (1 millions d’euros) a été refusée ? Les négociations sont toujours en cours. Mais cela nous alerte sur la possibilité que peuvent avoir certaines entreprises d’agir positivement sur la planète. Par exemple, si Ecosia était aussi grande que Google, le système mis en place permettrait de replanter suffisamment d’arbres pour absorber 15% des émissions de C02 dans l’atmosphère. 

L’entreprise allemande n’est pas la seule à proposer ce système alternatif à Google. D’autres moteurs de recherche à impact positif existent actuellement. Outre les moteurs ou méta-moteurs respectueux de la vie privée, on peut aussi se pencher sur le cas de Lilo. Cette entreprise française née il y a 4 ans finance des projets sociaux et environnementaux grâce à un modèle similaire. Des preuves tangibles qu’il est possible d’utiliser les revenus publicitaires à des fins positives. 

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